Président du Rassemblement national depuis ses 27 ans, Jordan Bardella met en avant son jeune âge à grand renfort de communication pour tenter de redorer l’image du parti d’extrême droite. Et séduire un électorat souvent abstentionniste. (...)
L’âge est effectivement un facteur essentiel dans les comportements électoraux. Comme il a cherché à mettre en avant des femmes, le parti de Marine Le Pen a travaillé à produire des candidat·es jeunes. (...)
La mise en lumière de Jordan Bardella répond à la fois aux faiblesses et aux points de force du parti d’extrême droite. Mais ses succès sur TikTok, où il cumule près de 19 millions de likes enregistrés, cachent plusieurs difficultés. (...)
Les jeunes actifs, cible électorale privilégiée
Les jeunes lepénistes ne sont pas étudiant·es mais ont déjà investi le marché du travail : à la présidentielle de 2022, les 25-34 ans ont ainsi constitué le tiers des suffrages de la candidate RN. Le vote par tranches d’âge ne veut pas dire grand-chose en soi, s’il n’est pas croisé avec des variables sociales. (...)
Une série de mesures libérales axées sur l’encouragement de l’entrepreneuriat, avec une « dotation en fonds propres égale à leur propre apport » pour les moins de 30 ans qui créent leur entreprise, une exonération d’impôt sur les sociétés pour ces mêmes entrepreneurs et entrepreneuses de moins de 30 ans, mais aussi une exonération d’impôt sur le revenu pour les jeunes. Sans oublier d’insister sur l’encouragement de la natalité avec des « prêts publics à taux zéro » pour les jeunes couples afin de « leur permettre sereinement d’élever des enfants ».
Le Rassemblement national, comme les autres formations politiques du reste, tente de lutter contre la propension supérieure à l’abstention des moins de 35 ans. (...)
Seuls face à l’extrême droite ? À l’approche des élections européennes, les macronistes renouent avec leur stratégie électorale, en tentant de réinstaller un face-à-face avec le Rassemblement national (RN). Depuis l’annonce du nouveau gouvernement, nombre d’élu·es Renaissance se succèdent dans les médias pour expliquer comment la nomination de Gabriel Attal (34 ans) à Matignon représente une « arme anti-RN » pour lutter contre Jordan Bardella (28 ans) dans la perspective du scrutin de juin.
Les deux hommes ont déjà débattu ensemble à plusieurs reprises. La dernière fois en 2022, sur le plateau de Cyril Hanouna, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle. À l’époque, le président du RN n’avait que du bien – ou presque – à dire de son opposant. « Il y a un respect mutuel, une conscience générationnelle aussi, expliquait-il. On a très vite grandi et on a moins le droit à l’erreur que nos aînés. »
Il n’en fallait pas plus pour que la presse commence à parler du « match des héritiers » (...)
Une série de mesures libérales axées sur l’encouragement de l’entrepreneuriat, avec une « dotation en fonds propres égale à leur propre apport » pour les moins de 30 ans qui créent leur entreprise, une exonération d’impôt sur les sociétés pour ces mêmes entrepreneurs et entrepreneuses de moins de 30 ans, mais aussi une exonération d’impôt sur le revenu pour les jeunes. Sans oublier d’insister sur l’encouragement de la natalité avec des « prêts publics à taux zéro » pour les jeunes couples afin de « leur permettre sereinement d’élever des enfants ». (...)
Pour dominer ce scrutin, le RN entend donc mobiliser ce vivier des personnes qui votent pour la première fois.
La participation des 18-29 ans est toujours plus faible, même pour l’élection présidentielle, où elle a baissé de 15 points entre 2007 et 2022. Pour un parti, il est évidemment bon de représenter la jeunesse, mais en vérité seuls les septuagénaires votent systématiquement. En outre, les moins de 35 ans votent nettement moins quand ils ne sont pas diplômés, et un peu moins quand ils vivent en zones rurales. Il s’agit là précisément des zones de force du vote lepéniste, qui pourrait constituer un important réservoir en cas de mobilisation.
Le RN mise sur un effet prescripteur des jeunes (...)
Le Rassemblement national, comme les autres formations politiques du reste, tente de lutter contre la propension supérieure à l’abstention des moins de 35 ans.