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SOS Mediterranée
Des rescapés, pas des migrants  !
#SosMediterranee #oceanViing #sauvetages #migrants #immigration #solidarite #rescapés
Article mis en ligne le 18 novembre 2024
dernière modification le 14 novembre 2024

À la télévision ou sur les réseaux sociaux, la figure du migrant est devenue l’objet de la cristallisation des peurs et des oppositions. Mais qu’y a-t-il derrière ce terme que nous refusons d’employer chez SOS MEDITERRANEE, lui préférant celui de «  personne rescapée  »  ? Soazic Dupuy, directrice des opérations, propose «  d’arrêter de regarder les infos et d’aller à la rencontre de ces personnes dont le parcours migratoire révèle d’abord une résilience et une force peu communes  ».

S’agit-il de migrants, migrants économiques, réfugiés de guerre, demandeurs d’asile, mineurs non accompagnés…  ? Lorsque les équipes de l’Ocean Viking portent secours à des personnes en détresse perdues au milieu de la mer sur une embarcation de fortune, il ne leur viendrait pas à l’idée de se poser ce genre de question. Quand l’urgence de la situation impose une action immédiate, le secours est forcément inconditionnel, mais c’est aussi une obligation : c’est ce que dit clairement le droit de la mer, notamment la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS)1, édictée par l’Organisation maritime internationale des Nations-Unies (OMI). Selon le droit maritime, lors de situations de détresse en mer, on utilise des termes précis  : personnes «  en détresse  », ou «  naufragées  » avant le sauvetage, puis «  survivantes  » ou «  rescapées  » après leur mise en sécurité. «  Ce sont ces termes qui les caractérisent à ce moment-là, et aucun autre  » précise Soazic.

Selon l’ONU, un demandeur d’asile est une personne qui demande la protection internationale mais dont la demande est toujours en cours d’examen, et un·e réfugié·e est une personne qui fuit les conflits ou la persécution. Son statut est défini et protégé par le droit international. Les réfugié·es ne peuvent être expulsé·es ou renvoyé·es vers des situations où leur vie et leur liberté sont en péril. Selon l’ONU, le terme «  migrant  » désigne «  toute personne qui quitte son lieu de résidence habituelle pour s’établir à titre temporaire ou permanent et pour diverses raisons, soit dans une autre région à l’intérieur d’un même pays, soit dans un autre pays, franchissant ainsi une frontière internationale  ». L’utilisation de ce terme cache souvent une volonté de distinguer entre les personnes «  réfugiées  », et d’autres, qui fuient leur pays pour des raisons notamment économiques.

En réalité, «  le mot migrant n’a pas de valeur légale en matière de droit international  » comme l’explique le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés. (...)

«  On parle énormément de leur vulnérabilité, mais lorsque je suis allée sur l’Ocean viking, ce qui m’a le plus marquée, c’est la force de ces personnes.  » (...)

Si l’Ocean Viking poursuit sa mission malgré les entraves répétées des autorités italiennes qui compliquent le sauvetage en Méditerranée centrale, c’est grâce à la force des convictions des citoyennes et citoyens engagés, des bénévoles et des équipes qui ne-renoncent jamais. «  C’est tellement essentiel de résister à ce rouleau compresseur de peur, de repli, de haine, et de maintenir notre présence, contre vents et marées  ! Car c’est ce geste simple, celui de tendre la main à l’autre, qui fait de nous des êtres humains. Si on n’arrive pas à préserver la solidarité, l’amour, le partage, l’empathie… alors l’humanité tout entière périra aussi  ».