
Le Sénat examine le 15 mai une proposition de loi validant l’A69, l’autoroute devant « désenclaver » Toulouse-Castres. Selon l’un de ses propres textes, adopté en 2019, ce territoire n’est pas du tout enclavé.
Les parlementaires auraient-ils la mémoire courte ? Lisent-ils seulement les textes qu’ils adoptent ? Alors que le Sénat examine le 15 mai la proposition de loi de validation du projet d’A69, l’autoroute Toulouse-Castres, ses membres avaient voté, en 2019, une loi aux antipodes de leurs déclarations actuelles. Et qui fait voler en éclats tous leurs arguments.
Pour justifier la construction de l’autoroute et passer outre la décision de justice annulant le chantier, le 27 février dernier, les élus ne cessent de répéter ad vitam æternam que Castres et sa région sont des territoires enclavés. Pourtant, en 2019, les mêmes clamaient... l’inverse. Philippe Bonnecarrère, le corapporteur de la proposition de loi de validation, et pas moins de 48 sénateurs signataires du texte avaient adopté il y a six ans une loi affirmant que Castres était « désenclavante ». (...)
Aujourd’hui, Bernard Delcros et Maryse Carrère font partie des 48 élus proposant la loi de validation de l’A69, tout en ayant voté hier celle sur le désenclavement... (...)
Pour la députée écologiste Christine Arrighi, cette affaire « montre toute la contradiction de ceux qui parlent aujourd’hui d’enclavement. La tentative de définition qui avait été faite en 2019 est très loin de correspondre au territoire ». Le désenclavement est « un mot magique pour les défenseurs de l’autoroute ». C’est aussi un sentiment dénué de réalité, une argutie politique pour imposer ces nouveaux projets d’infrastructures écocidaires.