
Ses dissidents en sont convaincus, qui créent leur propre site : le seul danger pour WikiLeaks, c’est la personnalité de son créateur.
WikiLeaks l’assure : l’arrestation de son créateur Julian Assange n’a pas déstabilisé l’organisation, et celle-ci poursuivra ses révélations. Les événements de cette semaine ont pourtant réveillé de vieilles tensions au sein de WikiLeaks. Et ils ont poussé des dissidents à créer leur propre site.
Ce site, Open Leaks, doit être lancé la semaine prochaine par deux anciens membres de WikiLeaks. Avec la même mission, mais avec une stratégie différente. Et plus modeste.(...)
L’arrestation de Julian Assange, mardi à Londres, n’est pas directement liée à WikiLeaks, puisque les poursuites engagées contre lui pour l’instant portent sur des agressions sexuelles « par surprise » en Suède. Mais c’est un coup dur pour le site, selon un membre anonyme cité par Wired :
« Nous avons un plan, mais ce plan n’a été présenté qu’à quelques membres, les plus importants. Nous sommes actuellement dans le chaos. »
« Nous ne nous laisserons pas étouffer »
Parmi ces membres au courant du « plan », le journaliste islandais Kristinn Hrafnsson, promu porte-parole de WikiLeaks en remplacement de Julian Assange. Dans un communiqué, il assurait que l’arrestation ne ferait pas taire le site :
« La publication des “câbles” des ambassades américaines -la plus grande fuite de l’histoire- continuera […]. Nous ne nous laisserons pas étouffer. »
Juridiquement et techniquement, « étouffer » le site se révèle difficile. Notamment en France. Le ministre de l’Industrie et de l’Economie numérique, Eric Besson, a bien commandé la semaine dernière un rapport sur les mesures envisageables contre les hébergeurs français de WikiLeaks, mais il l’attend encore. (...)
Si les hébergeurs se voyaient interdire d’accueillir le site, cela ne changerait finalement pas grand-chose. Comme le souligne ReadWriteWeb, WikiLeaks dispose déjà d’un millier de sites-miroirs dans le monde, créés par des internautes : la disparition du site central n’empêcherait pas la diffusion de ses contenus. (Voir la vidéo permettant de visualiser les sites-miroirs de WikiLeaks.)
Le principal problème de WikiLeaks pourrait donc être, finalement, Julian Assange lui-même. Et, avec lui, les risques de division au sein de l’organisation. (...)