Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Basta !
Vague de froid et sans abris : le silence gêné des élus locaux
Article mis en ligne le 10 février 2012

Dans le département de la Loire, l’accueil d’urgence est saturé. Sur le terrain, les associations se mobilisent et multiplient les réquisitions de bâtiments vides. Face aux menaces d’expulsion, le collectif « personne à la rue » décide de mettre les élus de l’agglomération de Saint-Étienne devant leurs responsabilités politiques. Derrière les longs silences et les vagues promesses, la peur des plus précaires.

(...) « On va entrer dans la salle du Conseil et demander à ce que la question du logement d’urgence soit mise à l’ordre du jour », explique Pierre, membre du collectif depuis sa création en 2009. « Ce qu’on veut ce sont des actes, que les gens soient tous logés et que les bâtiments vides, notamment publics, soient réquisitionnés ». Le collectif en a recensé une quinzaine sur Saint-Étienne Métropole [2]. « Des centaines de personnes vivent en cabanes ou dans des squats pourris, souvent sans eau ni électricité. Ces élus se disent de gauche, qu’ils le montrent ». Mais la séance « publique » débute mal : des agents de sécurité barrent la porte aux militants priés d’envoyer une délégation de cinq personnes. Après d’intenses négociations, les portes finissent par s’ouvrir. « Tu as vu le nombre de sièges vides », s’indigne une jeune femme gagnant le fond de la salle. (...)

« Vous avez tous sur vos communes des bâtiments vides, poursuit Jean. Nous vous demandons de les mettre à disposition pour tous les sans-abri. Parce que la solution est là, dans la mobilisation de tous ces immeubles et logements vacants ». Face au silence des élus, le collectif rappelle qu’un courrier du Préfet a été envoyé en décembre à tous les maires du département pour leur demander de mettre à disposition des logements pour l’accueil d’urgence.
(...)

« Les services sont mobilisés avec ceux de la préfecture pour répondre aux demandes que vous exprimez, y compris en ouvrant un gymnase qui accueille une quarantaine de personnes », souligne Maurice Vincent. « La journée, le gymnase est fermé !, hurle Pierre depuis le fond de la salle. A 8h du matin, les familles doivent aller à l’accueil de jour de la Fontaine qui se trouve à l’autre bout de la ville. Et ce sont les associations qui pallient aux manques sur le terrain ». « Écoutez... je vous propose de mettre la question du logement d’urgence à Saint-Étienne Métropole à l’ordre du jour du prochain Conseil », avance le maire socialiste. C’est à dire le 19 mars prochain. (...)

«  Promettre de se pencher sur le logement d’urgence dans un mois, c’est un peu ubuesque non ? ». (...)

Au stade Geoffroy-Guichard, une bâche chauffée cajole le terrain pour les jours de match. La pelouse, elle n’a pas attendu la mi-mars. (...)

Ebuzzing