
La police a procédé lundi à l’évacuation du parvis de la Halle Pajol dans le 18e arrondissement à Paris. L’association Bois Dormoy a ouvert en urgence les portes de son jardin partagé aidée par des riverains, pour accueillir près de quatre-vingts migrants. Reportage.
(...) Si une vingtaine de réfugiés a été placée en centre de rétention administrative, les autres se sont retrouvés à la rue, sans logement. "Nous avons réagi dans l’urgence et ouvert le jardin partagé de l’association à minuit, car les réfugiés étaient terrorisés à l’idée de dormir dehors avec la police dans les parages", témoigne Thomas Augais, président de l’association. (...)
Au total, près de 80 réfugiés soudanais et érythréens ont dormi dans le jardin partagé de l’association Bois Dormoy, dans le 18e arrondissement à Paris
L’Express
La police a procédé lundi à l’évacuation du parvis de la Halle Pajol dans le 18e arrondissement à Paris. L’association Bois Dormoy a ouvert en urgence les portes de son jardin partagé aidée par des riverains, pour accueillir près de quatre-vingts migrants. Reportage.
Le visage creusé, les yeux mi-clos, Mussib attend à l’extérieur du jardin partagé de l’association Bois Dormoy, dans le 18e arrondissement parisien. Les forces de l’ordre ont procédé lundi après-midi à l’évacuation de réfugiés du parvis de la Halle Pajol, à quelques mètres du jardin. Pour certains, il s’agit du deuxième déménagement forcé après celui de la Chapelle.
Si une vingtaine de réfugiés a été placée en centre de rétention administrative, les autres se sont retrouvés à la rue, sans logement. "Nous avons réagi dans l’urgence et ouvert le jardin partagé de l’association à minuit, car les réfugiés étaient terrorisés à l’idée de dormir dehors avec la police dans les parages", témoigne Thomas Augais, président de l’association.
De fait, la police n’a pas hésité à employer la force pour déloger les migrants de la Halle Pajol. "La méthode policière a consisté, un peu comme au rugby, à faire une mêlée et à créer un chaos", soutient Pascal Julien conseiller de Paris écologiste (EELV) du 18e arrondissement. Si le préfet de Paris dément toute violence policière, les riverains soutiennent le contraire. "Certains policiers ont vraiment abusé : ils ont craché sur les gens, les ont frappé à chaque fois que quelqu’un essayait de s’opposer", affirme une riveraine. (...)
J’ai eu honte pour mon pays", confesse Gérald Briant, adjoint au Maire du 18e.
Au total, près de quatre-vingts migrants, venus d’Erythrée et du Soudan, se sont installés au milieu des arbres et des branches éparpillées. La plupart venaient de la Halle Pajol, où ils ont été délogés par la police, comme Fatih, Soudanais, arrivé il y a semaine. "Le voyage m’a coûté 4000 dollars depuis le Soudan en passant par la Grèce et l’Italie", explique cet ancien journaliste.(...)