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Une charte pour réduire la pollution des paquebots de croisière à Bordeaux
Article mis en ligne le 11 décembre 2019

Six engagements, dont quatre particulièrement concentrés sur la pollution, y compris sonore. Ce lundi 9 décembre, la métropole et la ville de Bordeaux ont signé, avec le Grand Port Maritime, une "charte des bonnes pratiques environnementales" pour les navires de croisière accostant chaque année dans le port de la Lune. La tendance est à un tourisme "raisonné" pour les responsables, qui comptent sur les armateurs pour se plier à ces nouvelles règles. Moins de deux mois avant la première entrée en service de l’électrification d’un ponton, tour d’horizon de cette nouvelle direction à l’allure modérée.

La charte en question se divise en six engagements : la réduction des émissions polluantes dans l’air ("en encourageant la desserte de Bordeaux par des navires à propulsion GNL (Gaz Naturel Liquéfié) ou équipés de systèmes de dépollution") est le premier d’entre eux. Les navires souhaitant accoster à Bordeaux devront fournir des documents sur le combustible qu’ils utilisent en entrée et sortie de port et utiliser le service de collecte de déchets par barge fluviale, sans incinération à bord.
Les autres engagements vont dans le même sens : élimination des rejets polluants dans l’estuaire (zéro rejet d’eaux usées "sauf à se brancher à quai sur le réseau des eaux usées de Bordeaux Métropole", en payant la redevance qui va avec et aucun rejet d’eaux issues du système de lavage de fumées), démarche environnementale globalisée (au niveau des carburants des bus de croisière et de leur utilisation, notamment), optimisation de l’accès aux quais de Bordeaux Centre (minimiser le temps de fermeture du pont Chaban), autant de mesures couvrant le volet environnemental. Les deux dernières recommandations traitent de la limitation des impacts sonores et les sources de vibrations pour les riverains et de l’optimisation des procédures de navigation. (...)

Cette charte a vocation à être appliquée sur tous les terminaux du port, y compris le terminal de Pauillac pour lequel une étude censée valider l’accueil de grands paquebots maritimes est encore en cours. Ces conditions, à entendre le directeur du port, ne sont pas simplement incitatives. "Nous ne voulons pas accueillir ces bateaux à n’importe quel prix. S’ils ne respectent pas ces conditions, on pourrait leur demander de faire escale ailleurs ou refuser qu’ils reviennent l’année suivante". Évidemment, l’intérêt commun n’est pas d’aller jusqu’à ce refus, d’autant qu’un croisiériste a un "panier moyen" bien supérieur à un touriste classique (de 65 à 130, voire 150 euros). "On est confiant parce que nous ne sommes pas les seuls à nous engager dans ces démarches obligeant les opérateurs à faire leur mue". Pour Philippe Dorthe, nommé président du Conseil de surveillance du port fin octobre, "ces bateaux, c’est aussi de l’emploi : des pilotes, des techniciens, le personnel du pôle naval... Ce sont des emplois qu’on souhaite maintenir et, à termes, développer pour en créer de nouveaux". (...)

Marseille (tout comme Cannes, avec ses spécificités), qui a programmé 523 escales en 2019, a ainsi signé une charte se rapprochant beaucoup de celle mise en place à Bordeaux, notamment sur le carburant. Elle va même un peu plus loin en obligeant les navires au branchement électrique à quai. Pourtant, Bordeaux, va suivre la même piste sur l’électrification des paquebots fluviaux. (...)

La levée du pont impacte aussi sur la vie urbaine et la circulation. On pourra accueillir de nouvelles croisières et les faire s’arrêter en aval. C’est aussi une question d’aménagement du territoire, d’irrigation, une logique de capillarité avec l’ensemble du territoire", a ainsi précisé le maire de Bordeaux. Les responsables restent sur la même ligne : pas plus de 50 à 60 escales par an. En 2019, Bordeaux avait prévu d’en accueillir 58. Selon Stéphan Delaux, adjoint à la ville chargé du tourisme et de l’attractivité elle en a pour l’instant dénombré 43.