
Selon les remontées des parquets, plus de 3 000 gilets jaunes ont été condamnés entre novembre et juin. Un tiers d’entre eux a écopé de prison ferme.
Sur ces peines d’emprisonnement ferme, 400 ont été prononcées avec mandat de dépôt, et 600 sans mandat de dépôt. Ce qui signifie que ces dernières peuvent être aménagées (port d’un bracelet électronique ou régime de semi-liberté par exemple, selon l’article 723-15 du code de procédure pénale), en cas de condamnation à une peine inférieure à deux ans (ou un an en cas de récidive). En général, la durée des peines de prison varie de quelques mois à trois ans maximum, avec une part de sursis.
En plus de ces 1 000 condamnations à de la prison ferme, plus de 1 230 autres gilets jaunes ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, et plus de 900 à d’autres peines, comme des travaux d’intérêt général ou des jours-amendes. Sur ces plus de 3 000 condamnations au total, la plupart ont été prononcées dans le cadre de comparutions immédiates. C’est le cas pour 1 995 d’entre elles. Plusieurs dossiers de comparution immédiate ont par ailleurs été renvoyés.
20% des gardes à vue classées sans suite
Mais la chancellerie précise qu’il s’agit d’un bilan provisoire, car de nombreux dossiers doivent encore être jugés dans le cadre de comparutions sur procès-verbal (ce qui doit avoir lieu six mois après une garde à vue), de convocations devant un tribunal correctionnel ou encore dans le cadre d’une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, le « plaider-coupable » à la française.
Au total, 10 852 gilets jaunes ont été placés en garde à vue dans toute la France. Plus de 2 200 de ces procédures se sont terminées sur un classement sans suite, et un quart sur des mesures alternatives aux poursuites, comme les rappels à la loi.
Dans un dossier analysant 700 peines prononcées contre des gilets jaunes, publié fin septembre, Bastamag précise que le motif retenu dans la grande majorité des peines d’emprisonnement prononcées est celui des « violences contre les forces de l’ordre ». Les « jets de projectiles » arrivent largement en tête de ces violences. Depuis le vote de la loi « anti-casseurs » le 10 avril dernier, introduisant un délit de dissimulation du visage, plusieurs personnes ont été condamnées pour ce motif, note Bastamag.
Enfin, la quasi-totalité des condamnés sont des hommes (...)