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Toulouse : polémique autour du 115 qui doit désormais transmettre au gouvernement sa liste de demandeurs d’asile
Article mis en ligne le 1er août 2019

"Le gouvernement veut mettre le 115 sur écoute". C’est ce que dénoncent des associations dont le SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation, 115) de Toulouse, depuis que le gouvernement leur demande de lui transmettre des informations sur les demandeurs d’asile qu’elles hébergent.

Anonymat, confidentialité, inconditionnalité. Ce sont les mots d’ordre du 115. C’est à ce numéro que les personnes sans domicile peuvent demander un hébergement d’urgence. Jusqu’à présent, elles étaient acceptées quelle que soit leur situation administrative, sous réserve qu’il y ait de la place - et il n’y en a jamais assez.

Désormais, depuis le 4 juillet, les associations qui gèrent ces centres d’hébergement d’urgence doivent fournir à l’Etat des renseignements concernant les demandeurs d’asile qu’elles hébergent. A Toulouse, le SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation, 115) et d’autres associations s’inquiètent. Un ensemble d’associations françaises a rédigé une lettre à destination du gouvernement.

Pour Virginie Matteoni, chargée de mission à la Fédération des acteurs de la solidarité 31 :

Avoir des informations permettra au gouvernement d’identifier les personnes qu’il peut renvoyer chez elles. C’est un détournement des missions des hébergements d’urgence.

Que dit le gouvernement ?

L’instruction ministérielle a été rendue publique le 9 juillet 2019. Elle prévoit donc que tous les SIAO de France fournissent mensuellement à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), la liste (les identités) des personnes demandeuses d’asile bénéficiaires d’un hébergement d’urgence.

Officiellement, ces renseignements permettraient au gouvernement de replacer ces personnes dans des centres qui leur seraient dédiés. Mais les associations ne le voient pas de cet oeil là.
(...)

Pourquoi les associations s’inquiètent ?
A Toulouse, une trentaine de personnes de différentes associations d’hébergement d’urgence se sont réunies devant le SIAO pour crier au scandale. Pour elles, l’Etat, qui possède de toute façon déjà toutes les informations concernant les demandeurs d’asile puisque leur demande est en cours, cache d’autres motivations. (...)

Si plusieurs associations toulousaines fournissent déjà des informations concernant les demandeurs d’asile qu’elles hébergent, la majorité ne souhaite pas le faire et refuse de devenir "un agent du gouvernement". (...)

La conséquence de cet arrêté serait désastreuse au regard de Thomas Couderette : les demandeurs d’asile, en situation précaire, n’oseront plus demander au 115 un hébergement d’urgence. (...)