Vous avez bien lu, le titre de l’ouvrage de Jean-Philippe Larramendy, publié aux éditions Bayard, a des intonations bibliques. Et pour cause, l’auteur à la carrière de banquier d’affaires, est aussi licencié en théologie. Une double casquette pour le moins atypique, qui donne l’angle tout aussi original de sa pensée.
Allant des Saintes écritures, au système des subprimes, en passant par la faillite de Lehman Brothers, la théorie de la main invisible, sans oublier Saint Thomas d’Aquin ou la plus récente doctrine sociale de l’Eglise, l’auteur en quelques 150 pages, explique et analyse les racines, causes et manifestations de la crise financière. Au coeur de celle-ci, la cupidité dénoncée.
A l’origine de son livre, l’utilisation d’un même mot par deux personnages très différents. En 2009, Le Pape Benoît XVI et le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, mettent en avant une même cause morale à la crise financière qui bat son plein : la cupidité. De quoi titiller l’esprit et la réflexion du banquier théologien qu’est Jean-Philippe Larramendy.
Il y revient donc à la cupidité, se penche sur les Textes sacrés tant pour y décortiquer son acception que sur son rejet constant par l’Eglise, des premiers prophètes à la plus récente doctrine sociale du Vatican. Il revient aussi sur cette crise qui a mené le monde occidental au bord de la faillite, et relève avec autant de précision les manifestations économiques et financières de cet « amour excessif de l’argent, du gain, des richesses ». Et ses formes sont multiples, perverses, qui existent dès les années 80 avec la montée en puissance, puis l’apogée, du libéralisme, « La fin de l’histoire », jusqu’aux premières failles d’un système corrompu de mille et une manières par la recherche excessive de l’accumulation de richesses. (...)