
Invitée dimanche sur Canal+, Eva Joly a estimé que les Anonymous menaient un "combat valeureux", mais a condamné certaines méthodes comme la divulgation de données personnelles de policiers. Elle réaffirme par ailleurs sa volonté d’abroger toute vision répressive du partage des oeuvres sur Internet.
(...) Mais, prend-t-elle soin de nuancer, "il faut bien se rendre compte combien les armes sont inégales, combien les lobbys ont investi des milliards pour obtenir des lois comme ACTA (en fait un accord international en cours de ratification, ndlr), ou des lois aux Etats-Unis qui les protègent".
"C’est sous prétexte de protéger les artistes que l’on fait voter des lois qui en réalité protègent l’industrie multinationale du show-business", insiste Eva Joly. Elle rappelle qu’elle a travaillé chez Barclay (elle a été secrétaire d’Eddy Barclay), et se souvient de la redistribution du chiffre d’affaires généré à l’époque par les ventes de disques, selon des clés de répartition qui n’ont pas beaucoup évolué. "Les artistes débutants c’était 6 %, les artistes confirmés c’était 15 %. Et donc pour assurer cette petite rémunération-là, on fige un univers qui ne demande qu’à se développer et qu’à partager", déplore-t-elle. (...)
Mais sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, EELV traîne le boulet de l’accord de gouvernement signé avec le Parti Socialiste (...)
"Anonymous mène un combat qui est juste contre des lobbys très puissants", dit-elle chez Canal+