« Plus jamais ça ». Après le suicide d’une directrice d’école à Pantin, près de 3000 manifestant.es se sont rassemblé.e.s à Bobigny jeudi 3 octobre. Ils et elles ont répondu à l’appel lancé dans toute la France par des syndicats de l’Education Nationale. Pour que leur souffrance au travail soit reconnue. Pour que le suicide de Christine Renon ne soit pas inutile.
(...) L’année dernière le hashtag #PasDeVague avait fait le tour du réseau social Twitter. Il était apparu après l’agression d’une professeure dans un lycée à Créteil. Les témoignages des enseignant.es avait alors afflué. Tou.tes racontaient le manque de soutien, la solitude et l’incompréhension. Les témoignages pointaient aussi le rôle de leur hiérarchie qui tente, trop souvent selon eux, de minimiser les faits ou de les mettre sous le tapis. Surtout pas de vague.
Dans ses derniers mots, Christine Renon dénonçait cette omerta autour des difficultés du personnel éducatif (...)
L’Éducation Nationale pointée du doigt
L’institution est clairement désignée dans la lettre de Christine Renon. Elle écrit ne plus avoir « confiance en son soutien et en sa protection« . « Il faut que l’institution comprenne, sache réellement ce qui se passe dans nos écoles, les réalités de notre profession. Et particulièrement dans notre département du 93, » s’insurge une de ses collègue présente au rassemblement. Pour ces directrices, le soutien de la hiérarchie est clairement insuffisant. « On s’accompagne nous même, » indique Marie, alors que la foule scande « Blanquer démission !«
Après ce drame, une cellule d’écoute psychologique est mise en place par l’académie de Créteil. Jeudi matin, alors que plus de 200 écoles sur le territoire suivent le mouvement de grève, le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé sur RTL la création d’un « comité de suivi de la fonction de directeur. » « Un effet d’annonce » pour Julie, syndiquée au SNUIPP-FSU. « Bien sûr on répond encore avec une instance, une cellule, un grenelle, qui ne sert à rien au final… » ajoute-t-elle désabusée.
Une convergence des colères le 5 décembre ?
« On se soutient entre nous, » sourit une directrice d’école de Pantin. Au micro, les colères s’expriment tour à tour, dépassant largement le cadre de l’Education Nationale. Se rassembler pour se sentir plus fort・e・s, avec d’autres fonctionnaires qui vivent les absurdités engendrées par les réformes effrénées et la baisse généralisée des moyens.
Cheminot・e・s, ex-salarié・e・s de France Télécom, postier・ère・s, dépeignent collectivement une casse sociale orchestrée par le politique qui broient les travailleur・euse・s du service public. (...)