
Sur 105 majeurs placés en garde à vue samedi, 66 ont bénéficié d’un classement sans suite. Des voix accusent les forces de l’ordre de dérive « autoritaire ».
« Comme nous le redoutions », poursuivent-ils dans leur communiqué, « la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d’organisations et autorisée par la préfecture de police, s’est transformée en souricière ».
Deux journalistes interpellés
Le député LFI Éric Coquerel a dénoncé sur Twitter la garde à vue « complètement autoritaire de nombreux manifestants ». Il indique avoir exercé dimanche son « droit de visite parlementaire dans les commissariats » où étaient retenus des manifestants. D’autres élus LFI comme Alexis Corbière et Danielle Simonnet se sont rendus devant des commissariats de la capitale aux côtés des familles et amis. (...)
À Paris, parmi les 10 000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 124 ont été placés en garde à vue, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, au moins deux journalistes : un reporter du média QG et un autre du collectif Reporters en Colère (REC).
Classements sans suite
Selon un bilan provisoire du parquet de Paris dimanche soir, sur les 19 mineurs placés en garde à vue, 14 ont obtenu un classement sans suite dont 5 après un rappel à la loi et 4 ont reçu une convocation devant le délégué du procureur. Un dernier a vu sa garde à vue levée pour poursuite de l’enquête.
Sur les 105 majeurs en garde à vue, 66 ont bénéficié d’un classement sans suite dont 27 après un rappel à la loi. Six personnes seront jugées en comparution immédiate lundi et une autre a accepté une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Deux personnes ont pour leur part été libérées sans être poursuivies à ce stade mais l’enquête les concernant se poursuit.
Après deux manifestations contre la loi sécurité globale marquées par des violences à Paris, les forces de l’ordre ont changé de tactique en intervenant tout au long de la manifestation par « bonds offensifs » pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un « bloc ». Trente personnes étaient toujours en garde à vue dimanche soir.