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MARSEILLE Un piquet dans les reins des requins du BTP
Article mis en ligne le 26 mars 2014
dernière modification le 23 mars 2014

Destructions de quartiers, créations de kilomètres carrés de bureaux et offensives de gentrification : l’opération politico-militaire nommée Euroméditerranée et ses effets collatéraux espèrent rendre Marseille bankable en lui dessinant un nouveau visage. Courant janvier, d’autres visages, ceux des habitants d’un quartier populaire, stigmatisés à l’envi, se sont manifestés pour poser leurs conditions aux promoteurs. Respect !

(...)« On habite là et on est presque tous au chômage. On voit devant nous un énorme chantier, et il n’y a personne d’ici qui y travaille. Ce n’est pas normal ! », s’enflamme Aburata [1], père de famille, habitant de la cité Bellevue. Il est un de ceux qui, avec plusieurs dizaines d’autres, ont entrepris de bloquer le chantier à l’aube du 13 janvier. Un conteneur à verre devant le portail, des chaines cadenassées condamnant les accès : le promoteur avait été prévenu. Le 8 janvier, des jeunes du parc Bellevue, soutenu par le Collectif des quartiers populaires de Marseille (CQPM), avait rendu publique une « lettre ouverte » se concluant par un appel à un rendez-vous pour la semaine suivante. « Parfois les médias […] nous décrivent comme des personnes ayant fait un choix de vie négatif. Le choix de la facilité, de l’argent malhonnête, ou de l’oisiveté. Certains politiques nous désignent à la vindicte populaire et font de nous des parasites, des moins-que-rien, niant nos droits, nos aspirations tout en se foutant de notre humanité. Car oui, et n’en déplaise à certains, nous sommes des jeunes d’un quartier populaire de Marseille et cela nous le revendiquons comme une fierté et non comme un stigmate ! […] Plus qu’ailleurs nous souffrons de ce manque de considération, de cette relégation perpétuelle qui finit par se transformer en réclusion à ciel ouvert. […] Le parc Bellevue est bien connu des Marseillais, et il partage avec de nombreux autres quartiers le fait d’être devenu le symbole de l’inégalité en France (...)