
Vite, des lois ! Le projet de loi Climat est le symbole de l’empressement du gouvernement à légiférer. La procédure accélérée, le temps législatif programmé et l’irrecevabilité des amendements : voilà trois outils dont il abuse pour contraindre les députés à des débats expéditifs.
Plus d’une centaine d’articles, 7 000 amendements : le projet de loi Climat et résilience, à défaut de convaincre, foisonne. Les débats en plénière à l’Assemblée nationale, prévus jusqu’au 16 avril, sont cependant étroitement encadrés. Alors que l’opposition montait déjà au créneau à coup de liasses d’amendements, le gouvernement a choisi d’encadrer strictement les débats à l’aide d’un outil parlementaire méconnu : le temps législatif programmé. En tout, les débats ne pourront durer plus de quarante-cinq heures. Soit moins de trente minutes de discussion par article, à peine plus de vingt secondes par amendement.
Le projet de loi Climat et résilience est ainsi le symbole de l’empressement du gouvernement à légiférer. Car si le temps législatif programmé reste une exception, la procédure accélérée — elle aussi engagée pour ce texte — est devenue la norme pour les projets de loi. (...)