
SOS Méditerranée demande l’aide de la France, la Grèce et l’Espagne pour débarquer 234 rescapés
Pour la première fois, l’association SOS Méditerranée demande à la France, l’Espagne et la Grèce de l’aider à trouver un port sûr de débarquement pour les 234 exilés secourus par son navire humanitaire, l’Ocean Viking. La semaine dernière, le nouveau ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, a annoncé qu’il envisageait d’interdire aux navires humanitaires d’entrer dans les eaux territoriales italiennes.
Trois navires humanitaires, dont l’Ocean Viking, attendent actuellement en Méditerranée la désignation d’un port sûr pour débarquer un total de 950 migrants secourus au cours des dernières semaines. L’équipage de SOS Méditerranée a effectué six opérations de sauvetage entre le 22 et le 26 octobre, mais les nombreuses demandes d’autorisation de débarquement auprès des autorités italiennes et maltaises sont restées sans réponse.
Certains des rescapés sont maintenant en mer depuis près de 13 jours. “Les provisions commencent à manquer” alors que les conditions météorologiques doivent s’aggraver avec “un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d’ici la fin de la semaine”, indique l’ONG dans un communiqué. (...)
Déclarations anti-migrants
L’organisation craint que le silence radio du gouvernement italien ne soit lié aux récentes déclarations anti-migrants de la nouvelle Première ministre Giorgia Meloni, issue du parti post-fasciste Fratelli d’Italia. Dans son premier discours de politique générale, prononcé mardi 25 octobre, elle a déclaré que son gouvernement - le plus à droite en Italie depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale - voulait "arrêter les départs illégaux [d’Afrique] et mettre un terme à la traite d’êtres humains". (...)
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, ancien bras droit de Matteo Salvini, arrivé en poste le 26 octobre, a annoncé que son ministère envisageait une interdiction d’entrée dans les eaux territoriales des trois navires affrétés respectivement par SOS Méditerranée, Médecins sans Frontières (MSF) et SOS Humanity. Si les navires d’ONG n’ont pour l’heure reçu aucune communication officielle à ce sujet, “ils sont néanmoins confrontés à un blocage total en haute mer et à une interdiction implicite d’entrer dans les ports italiens”, indique SOS Méditerranée.
L’ONG a donc décidé de faire appel aux gouvernements français, espagnol et grec, “qui sont les plus à même d’apporter leur assistance, de faciliter la désignation d’un port sûr".
"On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution", en priorité en Italie ou à Malte, les pays les plus proches du navire, a expliqué à l’Agence France Presse (AFP) Sophie Beau, la directrice et cofondatrice de l’ONG.
“Ce blocus en mer n’est pas seulement une honte mais aussi une violation flagrante du droit maritime international et du droit humanitaire. (...)