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Le Parlement européen maintient le cap pour sortir de la surpêche
Article mis en ligne le 25 octobre 2013

Le Parlement Européen, réuni en plénière mercredi 23 octobre, a voté sur le contenu des aides publiques qui seront allouées au secteur de la pêche pour la période 2014-2020. Les députés se sont prononcés contre la proposition du député français Alain Cadec de réintroduire le financement public pour la construction de nouveaux bateaux. Ce vote assure ainsi une cohérence entre le règlement de base de la Politique Commune de la Pêche (PCP) et l’outil financier dédié à sa mise en œuvre.

Les aides à la construction, nocives pour la santé de la ressource

Les subventions à la construction de nouveaux bateaux de pêche ont été abandonnées depuis 2005. Pourquoi ? Parce qu’elles ont engendré une augmentation de la capacité de pêche en Europe, à des niveaux que la ressource ne peut plus supporter. La capacité de pêche est estimée 2 à 3 fois supérieure à la quantité de poissons que la mer peut offrir durablement. 39% des stocks de poissons de l’Atlantique Nord Est et 88% de ceux de Méditerranée sont surpêchés.
200 scientifiques avaient d’ailleurs rassemblé leurs voix à la veille du vote mi-Octobre pour demander aux députés européens de ne pas rouvrir cette boîte de Pandore.

De l’argent public mieux réparti

Les députés européens ont décidé d’augmenter de 40% le montant alloué à la collecte de données scientifiques et au contrôle des pêcheries. Ces moyens accrus permettront une meilleure connaissance du milieu marin et donc une amélioration de la gestion des pêches. Les moyens croissants dédiés au contrôle sont ainsi un atout pour lutter contre les pratiques illégales.

6,5 milliards d’euros, maintenant entre les mains des États membres (...)

Que fera la France ?

La France pourrait utiliser cette manne pour mettre correctement en œuvre la PCP et s’engager pour mettre fin à la surpêche.
Elle aura notamment la possibilité d’augmenter selon sa volonté les montants alloués à la collecte de données et au contrôle, au-delà de ce que propose le Parlement.

Elle aura la possibilité de privilégier les pêcheries artisanales durables dont les bénéfices économiques sont directement injectés dans les territoires.

Ou alors, elle pourra continuer à sacrifier un secteur professionnel en faisant semblant de le défendre mais en n’agissant pas pour garantir son avenir, c’est-à-dire en assurant la pérennité de la ressource sur laquelle il repose. Il est plus qu’urgent de redresser la barre, si l’on ne veut pas lire prochainement un second rapport de la Cour des comptes, expliquant que la France a dépensé ces sommes sans aucune stratégie économique ni vision pour l’avenir des pêcheurs. (...)