
Depuis le 9 janvier, Raif Badawi doit subir une séance de flagellation tous les vendredis. Sa sentence prévoit qu’il reçoive 50 coups de fouet pendant 20 semaines, pour atteindre 1000 coups en tout. La flagellation constitue une violation de l’interdiction absolue de la torture et des autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, inscrite dans le droit international.
Raif Badawi a été flagellé pour la première fois après la prière du vendredi le 9 janvier, en public, devant la mosquée d’Al Jafali à Djedda. (...)
Le 3 janvier, la Cour suprême a renvoyé le dossier devant la Cour d’appel de Djedda, mais Amnesty International n’a pas reçu plus d’information à ce sujet. La Cour suprême peut avoir confirmé la sentence comme elle peut avoir demandé que le cas soit rejugé. Les autorités saoudiennes n’ont fait aucune déclaration officielle à ce sujet. Cependant, d’après plusieurs rumeurs circulant depuis la fin-février, le tribunal pénal de Djedda pourrait rejuger Raif Badawi pour apostasie. À l’époque du procès de Raif entre 2012 et 2014, ce tribunal n’avait pas la compétence de le faire. Le juge du tribunal pénal de Djedda avait à plusieurs reprises tenté de transférer le cas au tribunal général, chargé des affaires d’apostasie. Mais la Cour d’appel a toujours refusé un tel transfert, estimant que Raif n’était pas un apostat. Cependant, depuis une réforme judiciaire datant de la mi-septembre 2014, les tribunaux pénaux ont désormais la compétence de juger des crimes passibles de la peine de mort, et notamment des affaires d’apostasie. Le cas pourrait donc repasser devant le tribunal pénal de Djedda, dont le juge en charge de l’affaire avait tenté à plusieurs reprises déjà de faire condamner Raif pour apostasie, sans succès. S’il était rejugé, Raif pourrait donc cette fois encourir alors la peine de mort. Il s’agit pour l’heure d’informations non confirmées par les autorités. (...)
Raif Badawi a été condamné le 7 mai 2014 par le tribunal pénal de Djedda à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet, assortis d’une interdiction de voyager pendant 10 ans à l’issue de sa peine, d’une interdiction d’utiliser les médias et d’une amende d’1 million de riyals saoudiens (environ 226 000 euros). Le jugement rendu contre lui est lié à la création de son site internet, « Libérez les libéraux saoudiens » (dont la cour a ordonné la fermeture), et à des accusations selon lesquelles il aurait « insulté l’islam ». La Cour d’appel de Djedda a confirmé sa condamnation le 1er septembre.
Selon la décision finale de cette instance, Raif Badawi ne recevra pas plus de 50 coups de fouet consécutifs, et un intervalle d’au moins une semaine devra être observé entre chaque série.
Raif Badawi était initialement inculpé d’« apostasie », infraction passible de la peine de mort en Arabie saoudite. Il est détenu depuis le 17 juin 2012 à la prison de Briman, à Djedda. Son avocat, Waleed Abu al Khair, est également en prison. Il purge une peine de 15 ans de réclusion en raison de son militantisme pacifique.