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Huffington post
Hésitant sur les retraites, le gouvernement se met tout le monde à dos
Article mis en ligne le 27 novembre 2019

Un syndicat de cadres appelle à manifester le 5 décembre et le Medef commence à s’impatienter...

On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais quand on ne prend pas position, on finit par ne plus plaire à personne. C’est ce qui semble être en train de se passer au plus haut sommet de l’État sur l’épineux dossier de la réforme des retraites.

Édouard Philippe reçoit depuis lundi et jusqu’à ce mardi 26 novembre les partenaires sociaux à Matignon pour d’ultimes négociations avant la grève très redoutée du 5 décembre lancée par les syndicats de la RATP et de la SNCF et rejointe par de nombreuses organisations et secteurs comme EDF ou Air France. (...)

Un mouvement que redoute le gouvernement qui n’a toujours pas dévoilé l’intégralité de sa réforme et qui semble de plus en plus tétanisé face à la grogne à venir. Sauf que depuis quelques jours, ce sont d’autres partenaires sociaux, moins habitués à critiquer l’action du gouvernement, qui viennent ajouter une nouvelle forme de pression à celle qui repose déjà sur l’exécutif.

D’abord, la CGC-CFE, le syndicat des cadres, qui n’a pas l’habitude de manifester et qui a vivement critiqué le projet de réforme. “Le projet, à terme, c’est de diminuer les pensions”, a dénoncé au micro de France Inter le président confédéral du syndicat, François Hommeril, qui estime que le gouvernement voit dans le versement des retraites une “dépense publique” et juge la réforme “dangereuse”. Fait très rare, le syndicat des cadres appelle à rejoindre le mouvement du 5 décembre. (...)

Samedi 23 novembre, c’est un autre partenaire social, qui n’a pas pour habitude de critiquer la majorité, qui est monté au créneau. Le Medef, par la voix de son président Geoffroy Roux de Bézieux, a enjoint le gouvernement à “trancher les points majeurs avant le 5 décembre”, dans un entretien accordé au Parisien. Le patron des patrons souhaite des réponses précises sur “la mesure d’âge retenue”, sa date d’entrée en vigueur ainsi que celle “du régime par points”.

“Le flou ne fait que nourrir l’impression de ne pas savoir où l’on va et cela ajoute de l’anxiété à l’anxiété”, remarque publiquement le représentant des patrons qui compare même le nouveau monde d’Emmanuel Macron à l’”‘ancien monde’ qui consisterait à dire : attendons de voir comment se passe la grande manifestation”, au lieu de dévoiler son jeu. (...)

Le gouvernement se retrouve donc pris en étau entre les syndicats et les catégories socioprofessionnelles, nombreuses, opposées à l’uniformisation des régimes spéciaux et le patronat qui souhaite, au-delà d’annonces claires sur le contenu, une réforme d’ampleur.
Tergiversations et improvisations

Les tergiversations de l’exécutif, entre déclarations changeantes et scénarios de sortie de crise qui fuitent dans la presse, rendent sa stratégie de moins en moins lisible. Et les dernières déclarations d’Emmanuel Macron sur le sujet ne sont pas venues apaiser les tensions. (...)

Afin d’harmoniser les positions et de “caler la feuille de route”, Édouard Philippe organise une réunion d’urgence dimanche 1er décembre avec l’intégralité de ses ministres, quatre jours avant “le mur du 5 décembre”, comme l’a qualifié un conseiller de l’Élysée. (...)

Une façon sans doute aussi de caler des éléments de langage avant la journée du 5 décembre et d’afficher un peu plus d’unité après ce qu’on aurait nommé “couacs” sous le quinquennat de François Hollande.