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Grèce : « Nous demandons un audit international de la dette »
Sofia Sakorafa est députée du parti grec Syriza, le parti de gauche en tête aux dernières élections. Elle explique la situation de la Grèce. La solution passe par un audit international de la dette.
Article mis en ligne le 19 mai 2012

(...) Nous voulons rester dans la zone euro et, en son sein, changer les relations de pouvoir et les politiques néolibérales dures décidées par un cercle réduit de personnalités politiques. Nous n’allons pas tolérer que la croissance de l’Allemagne et de la France se fasse aux dépens de la survie de la Grèce ou d’autres peuples, comme l’Espagne. Demeurer dans la zone euro ne peut signifier sacrifier un peuple, le laisser mourir de faim. La question qui se pose maintenant n’est pas celle de l’euro. Nous luttons pour notre survie. Et si rester dans la zone euro signifie la destruction de la Grèce, nous devrons en sortir. (...)

Nous ne disons pas qu’avant tout était mieux. Nous voulons des réformes, nous voulons que le pays soit plus compétitif, l’État plus fonctionnel, qu’il y ait de la méritocratie. Le mémorandum a détruit l’État. Maintenant rien ne fonctionne. C’est le chaos dans les hôpitaux, il n’y a pas de fonctionnaires pour recouvrer les impôts. Nous voulons du temps afin de nous organiser et de nous en sortir.
(...)

Nous demandons un audit international de la dette. On a dit au peuple grec qu’il a une dette, qu’il paie, mais personne ne sait d’où elle est issue ni ce que l’on paie. Il doit aussi y avoir une investigation politique : l’argent a-t-il été affecté tel qu’il était convenu ? Nous savons, par exemple, que l’entreprise allemande Siemens a conclu des contrats avec la Grèce en versant des commissions et autres pots de vin au personnel politique. Tout doit être audité car ce sont les Grecs qui paient, ce peuple qu’on accuse d’être fainéant, corrompu, de passer ses journées à danser alors que les statistiques montrent que nous sommes le deuxième pays d’Europe en termes de nombre d’heures travaillées.
(...)

Je ne comprends pas que l’on punisse les Grecs pour la corruption de leurs politiques et de quelques fonctionnaires tandis que l’Europe n’a pas puni le peuple allemand après une guerre qui a fait des millions de morts et a détruit le continent. L’Europe a bien fait, car ce n’était pas la faute du peuple allemand mais bien de sa classe politique. A moins que la Grèce ne soit le seul pays où existe la corruption... (...)

Nous devons démontrer qu’une grande partie de la dette a été contractée de manière illégale. L’Allemagne elle-même reconnaît que son économie tire profit de la situation grecque. Nous achetons à 100% de leur prix les bons de l’État grec que la Banque centrale européenne (BCE) a acquis à 50%. La BCE n’a pas été créée pour gagner de l’argent sur le dos d’un pays détruit. Nous voulons que la spéculation sur le peuple grec cesse. (...)

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