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Greenpeace
EPR de Flamanville : jusqu’où ira le lobby nucléaire ?
Article mis en ligne le 1er juin 2017

Ce mercredi 31 mai au matin a eu lieu le procès des militants de Greenpeace qui avaient bloqué le convoi transportant le couvercle défectueux de la cuve de l’EPR de Flamanville. Retour sur une affaire emblématique de l’opacité et de la dangerosité d’une industrie nucléaire française en faillite financière et technique.

Le 12 février 2016, à Evrecy, près de Caen, 12 militant-e-s de Greenpeace bloquaient un convoi exceptionnel transportant le couvercle de la cuve de l’EPR. Aujourd’hui, ils risquent des amendes pour entrave à la circulation… bien loin des enjeux cruciaux de sûreté nucléaire, de protection des populations et de l’environnement.
Cette pièce, rappelons-le, n’est pas conforme aux exigences de sûreté nucléaire. En effet, fin 2014, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait détecté des anomalies sérieuses sur la cuve de l’EPR de Flamanville et de son couvercle. Ces pièces, fabriquées à l’usine Creusot Forge d’AREVA, présent un excès de carbone.

Pourtant, EDF et AREVA ont joué la montre et ont mis tout le monde devant le fait accompli en décidant de transporter la cuve de son lieu de fabrication à Chalon-sur-Saône vers le chantier de l’EPR de Flamanville en 2014, puis rebelote pour le couvercle de la cuve, pourtant lui aussi vérolé par des anomalies de carbone, en février 2016. (...)

Nous saluons à nouveau le courage de nos militant-e-s qui se sont mobilisés sur ce site avec détermination et de façon non-violente pendant plusieurs heures pour dénoncer les abus inacceptables d’une industrie nucléaire française aux abois. La décision du tribunal sera rendue dans quelques semaines.

De récentes révélations noircissent le tableau (...)

Des documents révélés par France Inter en mars dernier montrent qu’EDF et AREVA étaient au courant des problèmes de qualité de son usine Creusot Forge, usine où a été fabriquée la cuve de l’EPR. (...)

Avec des projets tels que l’EPR, EDF et AREVA veulent faire croire depuis le début des années 2000 en une renaissance de la filière nucléaire française. Pourtant, ces projets ont mené AREVA à la faillite et EDF à un niveau de dette inacceptable.

Le gendarme du nucléaire français soumis à une pression sans précédent (...)

L’ASN émettra un premier avis pour consultation sur la cuve de l’EPR en juillet, avant de communiquer sa décision à l’automne. Avec cette décision, l’ASN porte en réalité sur ses frêles épaules tout l’avenir de la filière nucléaire française. (...)

Valider cette cuve et son couvercle reviendrait, pour l’ASN, à renoncer à garantir la sûreté nucléaire, qui est pourtant sa mission principale.

Alors que d’autres pays avancent sur leur programme de sortie du nucléaire, la France reste empêtrée dans l’immobilisme nucléaire et ses scandales à répétition. Chaque nouvelle révélation sur l’industrie nucléaire française apporte son lot de preuves que la filière, qui fonce inexorablement vers sa faillite malgré les subventions dont elle bénéficie, est incompatible avec une politique énergétique moderne, transparente et démocratique.