Au soir de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 23 septembre, Nicolas Sarkozy proclamait haut et fort que le mouvement de protestation ne prenait pas : " Les syndicats écartent l’idée de grève générale ou de grève reconductible. C’est là l’essentiel ! On va gagner cette bataille. On se souviendra de cette victoire, pas du nombre des manifestants. Mais la partie n’est pas totalement jouée. Ce n’est donc pas le moment de déconner. " *

Mais après le succès des manifestations du samedi 02 octobre, et à la veille d’un nouveau mouvement qui va se radicaliser de plus en plus, notre président n’est plus tout à fait aussi serein, concédant depuis l’Élysée : " La mobilisation contre la réforme reste forte, mais nous sommes toujours en capacité de résister. Ni la CGT ni la CFDT n’ont intérêt à durcir le mouvement, car les syndicats savent que je ne céderai pas sur l’essentiel… Mon problème, c’est de faire passer la réforme des retraites sans qu’il y ait trop de bordel, sans grèves dures, sans que les jeunes se joignent à la contestation. Tant que les jeunes ne s’en mêlent pas, je maîtrise." **

Seulement voila, les étudiants et lycéens n’ont pas attendu le message du président pour comprendre l’enjeu de cette réforme. Quant au premier responsable de la CGT, il semble décidé à se porter à la tête du mouvement, sans doute pour ne pas être dépassé par sa base.

Et si pour une fois la base et l’embase s’entendaient…

Pour nos jeunes et nos moins jeunes, cette délicieuse petite histoire courte résume bien l’essentiel de la problématique de ce projet de réforme des retraites :

Une grand-mère dit à sa petite fille :

– Moi, à ton âge, je travaillais déjà !

Et la petite fille de répondre :
– Etmoi, à ton âge, je travaillerai encore !

Lionel de Cahors
Le P’tit Billet / 40-10

* Le Canard enchaîné du 29 septembre, ** et du 06 octobre 2010.