
Les savonneries classées comme fabricants ne sont pas reconnues comme commerces essentiels, elles subissent une double peine en perdant leurs capacités de vente directe sans toutefois être éligibles aux aides de l’état.
Monsieur le premier Ministre Jean Castex, Monsieur le Ministre de la santé Olivier Véran
Nous avons décidé de vous adresser cette lettre ouverte afin de porter à votre attention une situation que l’on peut qualifier à minima d’anormale. En effet les savonneries artisanales ne figurent toujours pas dans la liste des commerces autorisés à ouvrir, ni à vendre sur les marchés. Nous parlons ici des entreprises exerçant sous les codes APE 20.42Z et 20.41Z qui, pour résumer, fabriquent et commercialisent savons, savons cosmétiques, produits d’hygiène, produits ménagers et autres produits cosmétiques.
Nous ne sommes pas en fermeture administrative car nous sommes toujours autorisés à fabriquer, mais ne sommes pas autorisés à vendre dans nos savonneries ou sur les marchés. Aussi nous ne pouvons prétendre à aucune aide de l’état.
Vous conviendrez aisément que nos productions sont nécessaires, voir indispensables aux citoyens en ces temps troublés où l’hygiène revêt une importance capitale. Aussi vous nous permettrez d’argumenter plus avant en ce sens afin que vous puissiez évaluer l’ampleur du nombre de personnes concernés et la pertinence de notre demande.
En ce qui concerne les savons saponifiés à froid nous sommes passé de quelques dizaines en 2006 à plus de 800 entreprises aujourd’hui. S’ajoutent à cela toutes les PME/TPE de la savonnerie traditionnelle qui vendent pour certains en direct également.
Soit sur un total de 2391 entreprises employant 50 000 personnes en plus de leurs dirigeants (estimation totale de 54 000 personnes dépendantes de ces 2 codes APE), on peut dénombrer environ 13 000 personnes (TPE PME) réellement touchées par l’interdiction de vente directe ,qui, notons-le, constituent l’essentiel de la "montée en gamme" du secteur et sont surtout les principaux clients des importateurs et producteurs locaux de matières premières.
Depuis une bonne quinzaine d’années de nombreux concitoyens se tournent vers des savons plus naturels et éthiques, dont la France devient peu à peu un grand pays producteur. Très souvent labellisés en Bio, ou Nature et progrès, ces produits offrent la possibilité de s’affranchir des concurrents industriels majoritairement chinois. Ils offrent la possibilité d’apaiser les irritations dûes à l’usage intensif du gel hydro-alcoolique ou des "mauvais" savons industriels qu’ils soient liquides ou solides. Aussi nos savons procurent un grand confort de vie aux gens souffrant d’eczéma, de psoriasis ou même de cancer de la peau, ces personnes ne trouvant pour ainsi dire jamais leur bonheur parmi les produits de la grande distribution, ni même parmi les produits pharmaceutiques.
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