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Basta !
Bienvenue dans la rédaction d’un journal coopératif et indépendant entièrement dirigé par des femmes
Article mis en ligne le 29 octobre 2016
dernière modification le 24 octobre 2016

Fondé dans le sillage des mouvements sociaux qui ont émergé en Espagne, La Marea, revue et site d’information indépendants et tournés vers l’investigation, cultive son indépendance économique et éditoriale grâce à sa forme coopérative. Elle associe journalistes, personnels administratifs et lecteurs dans un projet d’information alternatif.

Avec un certain succès, puisque le journal franchit sa quatrième année, et marque le paysage médiatique espagnol de ses nombreuses singularités. Basta ! est parti à la rencontre de l’un de ces journaux qui feront l’information de demain. (...)

« Du journalisme pour personnes indépendantes » clame le slogan adossé au site internet. Une orientation que l’on retrouve dans le choix thématique des dossiers qui sont au cœur de la publication, tels que l’évasion fiscale, les lobbys financiers, les traités de libre échange, le machisme, ou la « force des coopératives ». (...)

La liberté, ces journalistes la doivent à leur manière de travailler. « C’est lié à cette forme entrepreneuriale, la coopérative, qui porte la revue et conditionne ses contenus. Nous travaillons dans un esprit de coopération, notamment au moment de prendre des décisions, et la rédaction fonctionne sans aucune pression, avec une recherche de consensus sur la manière de traiter les sujets ». Pourtant, avant de promouvoir ce « journalisme coopératif », Magda Bandera, la directrice de La Marea, et ses collègues, ont dû livrer une sacrée bataille.
A l’origine, le naufrage du Público

La Marea prend sa source dans le naufrage du quotidien progressiste Público, fondé en septembre 2007 par le groupe catalan Mediapro. (...)

Cours de journalisme et investigation économique

Pour asseoir son indépendance éditoriale, la revue s’est dotée d’un code éthique vis-à-vis des annonceurs, lui empêchant d’accepter des publicités en contradiction avec ses principes éditoriaux, comme celles provenant d’entreprises d’armement ou de banques pratiquant des expulsions de logement. Une décision qui peut être contraignante financièrement. « Cela nous limite dans la capacité à croître », concède Toni Martinez, pour qui le chemin semble encore long avant d’asseoir définitivement le modèle économique du journal : « Si nous avions autant de souscripteurs que d’abonnés sur Twitter [130 000, ndlr], nous serions un média incroyable ! ».

La Marea propose aujourd’hui des cours de journalisme, et a lancé en début d’année un appel au financement communautaire pour une campagne d’investigation intitulée #YoIBEXtigo (jeu de mot avec « yo investigo » : « j’enquête »). (...)