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Au cœur des insurrections populaires mondiales : l’écologie
Mathilde Panot est vice-présidente du groupe parlementaire la France insoumise et Loïc Prud’homme est député du même groupe.
Article mis en ligne le 4 décembre 2019
dernière modification le 3 décembre 2019

Consciente de « ce qui vient », « l’oligarchie s’en met plein les poches », accusent les auteurs de cette tribune. En réponse à la privatisation continue des biens communs, comme l’eau, est née une pléthore d’insurrections populaires mondiales, toutes liées à la crise écologique.

(...)

Partout, l’aspiration au changement social et politique éclot avec une force semble-t-il irrépressible. Algérie, Liban, Irak, Chili, Iran, Hong-Kong, Équateur... Partout, les peuples se lèvent pour exiger la justice. Bien que chaque situation soit spécifique, des points communs entre ces différents soulèvements populaires émergent. La réalité écologique contemporaine est celle que prévoyait déjà Harald Welzer il y a dix ans lorsqu’il prédisait que les guerres à venir seraient des « guerres du climat »[Harald Welzer est l’auteur du livre Les guerres du climat, aux éditions Gallimard]. Aujourd’hui, la puissance du choc écologique rencontre l’une des phases les plus prédatrices du capitalisme. Plus que jamais, les conflits du XXIe siècle sont liés à la question écologique. (...)

De ce point de vue, l’exemple de l’eau est frappant. En vingt ans, les conflits ont été multipliés par plus de trois, provoquant des millions de réfugiés. Entre 2010 et 2018, on note 263 conflits en lien avec l’eau. Pour 123 d’entre eux, elle serait le facteur déclencheur. À étudier les insurrections populaires en cours, on trouve à l’origine d’une partie d’entre elles des tensions relatives à la ressources en eau.
Les bouleversements climatiques agissent en agent révélateur d’États défaillants et de sociétés inégalitaires

Prenons quelques exemples. (...)

La rapacité du secteur capitaliste n’a que faire des besoins humains basiques

La rapacité du secteur capitaliste n’a que faire des besoins humains basiques. Les pressions considérables sur les ressources en eau, liées au changement climatique et à la pression démographique, illustrent le fait que le système capitaliste provoque et accélère la destruction des sociétés. En effet, l’oligarchie prédatrice, dans un mécanisme de connivence d’intérêts entre pouvoir politique et dirigeants de multinationales, s’accapare les ressources et les réseaux d’approvisionnement. À l’aune des bouleversements climatiques, la puissance publique voit sa capacité à administrer les réseaux de plus en plus réduite, y compris dans les pays riches.

Il faut l’entendre et comprendre que notre situation, en France, n’est pas si éloignée de celle de ces pays du Sud. Nous subissons la même conjonction entre événement écologique d’ampleur et privatisation accélérée de l’économie (...)