
La rue Descartes à Calais.
D’un côté de la rue se trouvait l’usine Thélu, squattée en 2013 – 2011. C’est là que sont arrivés il y a deux ans des Africains de l’est fuyant la guerre en Libye.
Le quotidien calaisien n’a pas été transformé par l’élection présidentielle de l’an dernier, en tout cas pas de manière positive.
Les expulsions de lieux de vie et d’abris des exilés se sont poursuivies, de manière plus ou moins brutale, sans concertation ni relogement, et généralement sans procédure légale visible. Il y a simplement une alternance de périodes de pression forte, s’apparentant à de la chasse l’homme, et de périodes moins tendues, pendant lesquelles les personnes peuvent s’installer de manière moins précaire dans des lieux certes insalubres, mais où elles peuvent commencer à avoir de repères.
L’année écoulée a connu deux périodes de traques systématique, au cours desquelles les exilés étaient chassés des lieux dans lesquels ils trouvaient à s’abriter dès qu’ils étaient repérés par la police. La première a commencé juste après le deuxième tour de l’élection présidentielle, et a duré jusqu’au début du mois de juillet. Elle a été suivie d’une période plus calme pendant l’été.
La deuxième a commencé par l’évacuation des deux campements qui s’étaient installés sur le lieu aménagé pour la distribution des repas et sous les arcades de l’ancienne douane qui lui fait face, les 25 et 26 septembre. Elle s’est poursuivie jusqu’en novembre, sa fin coïncidant avec la publication de la décision du Défenseur des droits concernant Calais – coïncidence ou non.
L’hiver n’a pas vu les expulsions cesser, même si elles ont ralenti (...)