
Donald Trump a lancé jeudi des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), suscitant un flot de critiques venues du monde entier mais recevant par ailleurs des félicitations de la part d’Israël. L’institution s’est engagée "à continuer de rendre justice" – même si cette décision pourrait avoir des répercussions concrètes sur son travail sur le terrain.
Le président américain a signé jeudi 6 février un décret interdisant notamment l’entrée aux États-Unis aux dirigeants, employés et agents de la Cour pénale internationale (CPI).
Selon le texte diffusé jeudi par la Maison Blanche, la Cour a "engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël", des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza. (...)
Dans un communiqué, l’institution judiciaire basée à La Haye "condamne" ce décret, qui vise selon elle "à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial".
"La Cour soutient fermement son personnel et s’engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d’atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie", ajoute la CPI.
La présidente de la Cour pénale internationale a de son côté condamné vendredi les sanctions à l’encontre de l’institution par le président américain Donald Trump comme des "attaques graves" contre l’ordre international.
"De telles menaces et mesures coercitives constituent des attaques graves contre les États parties à la Cour, l’ordre international fondé sur l’état de droit et des millions de victimes", a déclaré Tomoko Akane dans un communiqué.
Le décret présidentiel interdit l’entrée sur le sol américain au personnel de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de l’institution judiciaire. Il prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux États-Unis par ces mêmes personnes. (...)
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a en revanche demandé de son côté aux États-Unis de revenir sur ces "sanctions individuelles contre le personnel de la Cour", que l’organisation "regrette profondément".
Le Conseil européen a qualifié quant à lui le décret américain de "menace" pour l’indépendance de l’institution judiciaire internationale. "Sanctionner la CPI menace l’indépendance de la Cour et mine l’ensemble du système de justice internationale", a déclaré sur X Antonio Costa, qui préside l’instance représentant les dirigeants des 27. (...)
Les républicains américains et de nombreux démocrates s’étaient indignés de l’émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reçu mardi par le président américain, ainsi que contre l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (...)
Les républicains américains et de nombreux démocrates s’étaient indignés de l’émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reçu mardi par le président américain, ainsi que contre l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (...)