Si nous brûlons toutes les réserves de combustibles fossiles jusqu’à la dernière goutte, le taux de CO2 dans l’atmosphère pourrait s’envoler jusqu’à 2.000 ppm en 2250 préviennent des chercheurs. Du jamais vu sur Terre depuis le Trias. L’ennui, c’est qu’aujourd’hui, le Soleil brille déjà plus qu’à cette période.
Dans son étude qui vient de paraître dans Nature Communications, une équipe de chercheurs de l’université de Southampton (Royaume-Uni) avertit que si rien n’est fait pour ralentir, ou mieux arrêter, notre consommation d’énergie fossile, qui, en 2015 encore, atteignait des niveaux records (36,3 milliards de tonnes), le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans notre atmosphère dans 200 à 300 ans sera sans précédent depuis au moins le Trias ! Il pourrait aller jusqu’à 2.000 particules par million (ppm) en 2250.
Rappelons qu’à l’aube de la révolution industrielle, sa concentration n’était que de 280 ppm. Deux siècles et demi plus tard, il s’est envolé, dépassant à présent les 400 ppm, et cela même dans les régions les plus reculées du globe (cela ne s’était pas produit depuis 3,5 millions d’années). La conséquence de sa présence accrue dans l’atmosphère est un effet de serre bien connu à l’origine d’un réchauffement climatique à l’échelle globale. Avec une progression jusqu’à 400 ppm, nous avons ainsi déjà gagné près d’un degré en un siècle.
De plus, donc, comme notre soif de pétrole, de gaz, de charbon est encore loin d’être étanchée — des responsables politiques regardent même l’Arctique avec envie —, si nous continuons de brûler toutes nos réserves de combustibles fossiles enfouies dans le sous-sol jusqu’à la dernière goutte, nous nous dirigeons vers un taux de 2.000 ppm à l’horizon du milieu du XXIIIe siècle ! Du jamais vu sur Terre depuis au moins 200 millions d’années ! (...)
Un taux élevé de CO2 et un soleil qui brille plus
S’intéressant à l’évolution du climat, les auteurs ont parcouru pas moins de 1.241 estimations du taux de CO2 à travers 112 études publiées. Ils ont ainsi pu couvrir 420 millions d’années grâce aux indices trouvés dans divers fossiles de végétaux, de coquilles, des échantillons de sols de plusieurs périodes, etc. À l’instar de nombre de leurs collègues climatologues et paléoclimatologues, ils ont pu constater que l’actuelle variation en cours du climat, provoquée par les activités humaines, se fait à un rythme rapide, sans équivalent connu.
Surtout, les chercheurs soulignent que, dans le passé, au cours du Trias ou encore du Dévonien (il y a 400 millions d’années), même lorsque le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère était très élevé, les effets du réchauffement restaient moins forts qu’aujourd’hui (ou dans notre future proche) avec des valeurs comparables. Pourquoi ? Parce que notre soleil était alors moins brillant (...)