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STOCAMINE : VA-T-IL FALLOIR EXHUMER 42 000 TONNES DE DÉCHETS HAUTEMENT TOXIQUES ENFOUIS À 500 MÈTRES SOUS TERRE EN ALSACE ?
Article mis en ligne le 1er mai 2018
dernière modification le 30 avril 2018

A 200 kilomètres de Bure, un autre centre de stockage souterrain de déchets toxiques fait polémique. Il s’agit de Stocamine, en Alsace. 42 000 tonnes de déchets contenant de l’arsenic, de l’amiante ou encore du cyanure sont enfouis à 500 mètres sous Terre dans une mine de sel. Voués à un confinement définitif, le gouvernement vient d’ouvrir une brèche qui pourrait aboutir à leur déstockage complet. En ligne de mire, la préservation de la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Alors que les élus locaux de la Meuse craignent que Bure, futur site de stockage de déchets nucléaires, ne devienne la prochaine Zad, un autre centre de stockage fait lui aussi polémique à 200 kilomètres à l’est de là. Celui-là contient déjà 42 000 tonnes de déchets ultimes, non recyclables et hautement toxiques. Il s’agit de Stocamine, à Wittelsheim en Alsace. Né dans les années 80, ce projet devait assurer la reconversion du bassin d’emplois suite à la fermeture des Mines de potasse d’Alsace (MDPA).

Ouvert en 1999, il a fonctionné pendant près de quatre ans et a été stoppé après un incendie dans l’une des galeries. Depuis, ces déchets industriels contenant de l’arsenic, du mercure ou encore de l’amiante, enfouis à 500 mètres sous terre dans l’ancienne mine de potasse, sous la plus grande nappe phréatique d’Europe, attendent qu’on statue sur leur sort. Et cela fait déjà quinze ans.

Course contre la montre

En mars 2017, un arrêté préfectoral autorise finalement leur confinement définitif pour une durée illimitée, avec l’aval du tout nouveau ministre de la Transition écologique et Solidaire, Nicolas Hulot. Mais, un an plus tard, revirement de situation. Celui-ci demande une étude de faisabilité pour un déstockage intégral des déchets. Une mission parlementaire a également été lancée.

"Nous sommes vraiment contents que le débat porte désormais à l’échelle nationale et que nos députés s’en mêlent, se réjouit Yann Flory, porte-parole du collectif Destocamine, opposé au confinement. C’est maintenant une course contre la montre qui se joue pour parvenir à extraire les déchets du fond de la mine et préserver la nappe phréatique." (...)

un consensus semble émerger des deux côtés. Le risque de pollution de la nappe - tôt ou tard - est bien réel. "Ce que nous ne savons pas c’est la vitesse à laquelle l’eau contaminée va remonter, ni quel sera le niveau de pollution. Vis-à-vis des générations futures, ces inconnues nous poussent à soutenir la solution du déstockage, conclut Yann Flory, de Destocamine. Nous ne voulons pas servir de cobayes à un futur projet tel que celui de Bure."