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Rue 89
Quand nos impôts financent (indirectement) les colons d’Israël
Article mis en ligne le 22 juillet 2013
dernière modification le 18 juillet 2013

En France, la loi permet de réduire son impôt sur le revenu grâce à des dons à « certains organismes ayant un caractère d’intérêt général ». Un don de 150 euros revient par exemple à seulement 37,5 euros au donateur, une fois l’abattement sur son impôt effectué.

Cette disposition représente un manque à gagner brut certain pour l’Etat mais est évidemment juste et utile.

(...) Mais que vient faire l’association franco-israélienne Hasdei Avot dans la liste des bénéficiaires potentiels de cette disposition ? Depuis quand nos impôts (même de façon indirecte) doivent-ils servir à appuyer et financer la colonisation israélienne en Cisjordanie que la diplomatie française ne cesse pourtant officiellement de condamner ?

L’association Hasdei Avot, organisme de bienfaisance de la colonie de Kiryat Arba, en périphérie d’Hébron, sollicite en ce moment nos dons par courriel pour financer les vacances des enfants des colons.

Collée à la vieille ville d’Hébron, dont la population palestinienne est soumise à un ordre militaire israélien vexatoire et particulièrement choquant, Kiryat Arba est généralement considérée comme la colonie israélienne la plus radicale de Cisjordanie. (...)

Pourquoi la France reconnaît-elle donc à l’association Hasdei Avot un quelconque « caractère d’intérêt général » ? Répond-elle aux critères formulés par l’administration fiscale ? Celle ci-précise sur son site internet :

« L’organisme doit respecter les trois conditions suivantes : être à but non lucratif, avoir un objet social et une gestion désintéressée, ne pas fonctionner au profit d’un cercle restreint de personnes. »

Une population de colons (dont les enfants apparaissent de toute évidence comme instrumentalisés par leurs ainés) n’est-elle pas justement un « cercle restreint de personnes » ? L’entreprise de colonisation, par la violence, la spoliation et la vexation quotidienne est-elle un « objet social » ? Est-elle-même « désintéressée » ? (...)

Sans doute est-il enfin temps pour notre gouvernement d’accepter que le rejet de la colonisation et la mise en application des principes républicains qui nous sont chers passent non seulement par des paroles mais aussi par des décisions politiques courageuses… En l’espèce, notre conscience et notre déficit public ne s’en porteraient que mieux.