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Pour saboter les multinationales, ces activistes deviennent actionnaires. + Pétition
#multinationales
Article mis en ligne le 16 mai 2023

Prendre des parts dans des multinationales comme BNP Paribas ou TotalÉnergies permet à des activistes d’avoir une voix lors des assemblées générales. Objectif : bloquer les projets climaticides.

L’idée peut paraître saugrenue, tant leurs intérêts sont diamétralement opposés. Pourtant, les militants du climat sont de plus en plus nombreux à détenir des actions dans des groupes empêtrés dans les énergies fossiles. Mais dans quel but ?

« Je ne fais pas ça pour devenir riche », certifie Ariel Le Bourdonnec, salarié au sein de l’ONG Reclaim Finance et actionnaire d’Amundi, Axa ou encore BNP Paribas. Pour ces activistes-actionnaires, l’objectif est tout autre : s’approprier une action est un sésame pour mettre les pieds dans les assemblées générales (AG), qui se déroulent généralement en avril et en mai. Des moments stratégiques (...)

selon TotalÉnergies, être actionnaire « ce n’est pas seulement détenir une action TotalÉnergies », mais aussi « contribuer de manière décisive » à la vie de l’entreprise.
Société générale acculée

Et pour cause. « Détenir une action nous permet de poser des questions par écrit en amont de l’AG », explique Edina Ifticene de Greenpeace, détentrice d’une action chez TotalÉnergies depuis 2017. L’avantage : l’entreprise ne peut pas se dérober. Elle est obligée de répondre, à l’écrit, et ces réponses sont ensuite rendues publiques.

Les demandes des activistes-actionnaires portent généralement « sur des éléments qui ne figurent pas dans les documents publics de l’entreprise », précise Lorette Philippot. En somme, les questions qui fâchent. « Souvent, on récupère un paquet de langues de bois et ils répondent à côté du sujet, mais parfois, on arrive à avoir de nouveaux éléments. » (...)

Le 8 juillet 2021, c’est par ce biais que la Société générale a reconnu les conséquences climatiques des hydrocarbures de schiste et s’est engagée à ne plus soutenir les nouveaux projets de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) en Amérique du Nord.

Autre force de ce mode d’action : lors de l’AG, « on peut s’emparer du micro, poser des questions de vive voix et mettre les dirigeants devant leurs responsabilités », dit Edina Ifticene. Mais prendre la parole n’est pas toujours chose aisée : « Le micro peut ne pas arriver jusqu’à nous et, quand on l’a enfin, on se fait souvent huer, voire injurier par les autres actionnaires », dit Ariel Le Bourdonnec.

« Une menace pour leurs dividendes » (...)

selon TotalÉnergies, être actionnaire « ce n’est pas seulement détenir une action TotalÉnergies », mais aussi « contribuer de manière décisive » à la vie de l’entreprise.
Société générale acculée

Et pour cause. « Détenir une action nous permet de poser des questions par écrit en amont de l’AG », explique Edina Ifticene de Greenpeace, détentrice d’une action chez TotalÉnergies depuis 2017. L’avantage : l’entreprise ne peut pas se dérober. Elle est obligée de répondre, à l’écrit, et ces réponses sont ensuite rendues publiques.

Les demandes des activistes-actionnaires portent généralement « sur des éléments qui ne figurent pas dans les documents publics de l’entreprise », précise Lorette Philippot. En somme, les questions qui fâchent. « Souvent, on récupère un paquet de langues de bois et ils répondent à côté du sujet, mais parfois, on arrive à avoir de nouveaux éléments. » (...)

Le 8 juillet 2021, c’est par ce biais que la Société générale a reconnu les conséquences climatiques des hydrocarbures de schiste et s’est engagée à ne plus soutenir les nouveaux projets de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) en Amérique du Nord.

Autre force de ce mode d’action : lors de l’AG, « on peut s’emparer du micro, poser des questions de vive voix et mettre les dirigeants devant leurs responsabilités », dit Edina Ifticene. Mais prendre la parole n’est pas toujours chose aisée : « Le micro peut ne pas arriver jusqu’à nous et, quand on l’a enfin, on se fait souvent huer, voire injurier par les autres actionnaires », dit Ariel Le Bourdonnec.

« Une menace pour leurs dividendes » (...)

« ces réactions révèlent l’ampleur de la déconnexion des actionnaires, qui font partie d’une classe très privilégiée et ont un rapport “je-m’en-foutiste” de l’écologie. Ils n’ont pas envie, ni d’intérêt, à ce qu’on bouscule le “business as usual” (...)

Un mode d’action qui interroge

En France, où le droit actionnarial n’est pas aussi ouvert que dans les pays anglo-saxons, détenir une action ne permet pas de faire beaucoup plus que de poser des questions et de perturber les AG. Dans les grandes entreprises, il faut par exemple détenir au moins 0,5 % des actions pour pouvoir déposer une résolution, c’est-à-dire un projet de décision qui doit être discuté puis voté par les actionnaires. « Ce sont des sommes inaccessibles pour nos ONG », dit Ariel Le Bourdonnec. Malgré tout, pour ces activistes, soutenir malgré eux une multinationale n’est pas contre-productif. (...)

En avril, l’ONG néerlandaise Follow This est ainsi parvenue à mobiliser un groupe d’investisseurs pour déposer une résolution climat à l’assemblée générale des actionnaires de TotalÉnergies, pour engager la major pétrogazière à aligner ses objectifs de 2030 sur l’Accord de Paris. L’entreprise a recommandé à ses actionnaires de voter contre. Son AG se tiendra normalement le 26 mai... à moins que les activistes n’empêchent sa tenue — du moins en présentiel. (...)

ces actions s’inscrivent, pour Maïder, « dans une vague de mobilisations beaucoup plus vaste, mêlant plaidoyers ou désobéissance civile, qui contribue à faire monter la pression, à rendre la vie insoutenable aux entreprises qui continent de mener et de financer de projets climaticides, comme Eacop de Total en Ouganda ». Un bouquet de mobilisations qui arrive parfois à ébranler les grandes firmes, à l’instar de BNP Paribas, qui a annoncé le 10 mai l’arrêt de « tous les financements dédiés au développement de nouveaux champs » gaziers. (...)

Appel de Camille Etienne :

Dans quelques jours, la militante ougandaise Hilda Nakabuye se rendra à Paris pour l’assemblée générale des actionnaires de l’une des principales banques françaises : le Crédit Agricole.

Elle sera le porte-voix de notre message au Directeur général Philippe Brassac à qui nous demandons d’arrêter immédiatement de financer les nouveaux projets de pétrole, gaz et de charbon qui détruisent notre planète.

Nous lui dirons qu’il doit impérativement arrêter de soutenir TotalEnergies, qui construit un gigantesque pipeline en Ouganda et en Tanzanie. Non content de déplacer des milliers d’hommes et de femmes, ce projet pharaonique détruit l’environnement.

Mais pour que Philippe Brassac, le Directeur général du Crédit Agricole, cède à la pression, nous devons attirer l’attention des plus grands médias sur le sujet. Et c’est là que nous entrons en jeu. Nous sommes capables de rassembler des dizaines de milliers de voix pour demander au Crédit Agricole d’arrêter de détruire notre avenir. Alors signez à nos côtés et partagez cette pétition avec tous vos proches pour qu’Hilda porte nos voix jusque dans les sphères du pouvoir !

Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, rejoignez le combat pour notre avenir :

  • Investissez dans l’avenir, pas dans le pétrole et le gaz. Accélérez les solutions d’énergie propre pour les humains et la planète, et rendez vos services financiers cohérents avec l’état des connaissances scientifiques pour atteindre l’objectif de 1,5°C.
  • Cessez de financer TotalEnergies et demandez des comptes à sa direction : pas de services financiers, et pas de vote de soutien à son Assemblée générale annuelle à moins que la major ne mette fin à ses plans d’expansion pétrolière et gazière.
  • Arrêtez le pipeline des Grands Lacs (EACOP) en usant de votre influence en tant que principal bailleur de fonds de TotalEnergies.

Sachez que beaucoup de Français ont déclaré être prêts à changer de banque si leur argent n’est pas investi conformément à leurs valeurs. Nous explorerons toutes les actions en justice. Et nous continuerons à nous mobiliser dans la rue pour le climat.

Pétition à signer