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Basta !
Pour les Communs, basta ! contribuera à informer sur les Soulèvements de la Terre
#luttes #ecologie #lessoulevementsdelaterre #dissolutions
Article mis en ligne le 22 juin 2023

La dissolution des Soulèvements de la Terre vient d’être prononcée en Conseil des ministres. basta ! s’engage à proposer des espaces pour relayer les informations sur les suites des dynamiques liées aux Soulèvements dans les semaines et mois à venir.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, vient de prononcer ce 21 juin en Conseil des ministres la dissolution des Soulèvements de la Terre. C’est la première fois qu’une dissolution est initiée contre un mouvement écologiste. Et elle se produit à l’heure où les alertes sur le front climatique se multiplient. (...)

« Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, cette dissolution se veut être un couperet », viennent de réagir les Soulèvements de la Terre dans un texte que nous copublions sur basta !. Et pourtant, « les pires des attaques produisent parfois des renversements inattendus ».

Depuis l’annonce de la procédure de dissolution le 28 mars, les Soulèvements de la Terre ont engrangé plus de 100 000 soutiens [1] et 180 comités locaux ont été constitués. « Ce qui repousse partout ne peut être dissous », écrivent-ils.

 La carte des comités locaux des Soulèvements de la Terre  : (...)

De précédentes dissolutions suspendues par le Conseil d’État

La dissolution a été rendue possible par la « loi séparatisme », adoptée en 2021. Cette loi permet au gouvernement de dissoudre par décret en Conseil des ministres des associations ou groupements de fait qui, entre autres, provoqueraient « à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ».

Cette loi a déjà ciblé des acteurs écologistes, par la voie du contrat d’engagement républicain qu’elle a mis en place (...)

En octobre 2022, la préfecture de la Vienne a saisi le tribunal administratif pour faire annuler deux subventions à des associations écologistes, considérant qu’une formation à la désobéissance civile organisée par Alternatiba Poitiers était contraire à ce contrat d’engagement républicain. La préfecture reprochait d’ailleurs déjà dans son argumentaire les liens entre plusieurs intervenants et le mouvement d’opposition aux mégabassines dans la Vienne. (...)

La dissolution d’associations n’est pas non plus une première. Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et le Bloc Lorrain – un collectif antifasciste – ont respectivement été dissous en décembre 2020 et novembre 2022 par le gouvernement. D’autres dissolutions ont en revanche été annulées par le Conseil d’État. C’est le cas du Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE) dont le décret de dissolution a été suspendu le 16 mai 2022.

Lors de l’audience, les avocats avaient démontré le flou des accusations et l’atteinte aux libertés fondamentales que cette dissolution engendrait. Le Conseil d’État a également suspendu, le 29 avril 2022, la dissolution de deux collectifs pro-palestiniens – le Comité action Palestine et le Collectif Palestine vaincra – considérant que cette mesure « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression » [2]. Les Soulèvements entendent à leur tour mener tous les recours possibles, y compris devant le Conseil d’État. D’après les Soulèvements, plus d’un millier de personnes ont d’ores et déjà affirmé vouloir attaquer ce décret -toute personne voulant se joindre à cette action en justice peut remplir ce formulaire.