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Rue 89
Peut-on vous mettre en concurrence avec vos collègues ?
Article mis en ligne le 9 décembre 2012
dernière modification le 6 décembre 2012

Des juges lyonnais ont estimé que la concurrence permanente et sans objectif, mise en place entre les salariés de la Caisse d’épargne Rhône-Alpes, était dangereuse.

(...) Dans sa décision, le tribunal de grande instance de Lyon rappelle la loi et la jurisprudence : l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé et la sécurité de ses salariés. Si l’employeur a connaissance d’une situation qui altère l’état de santé de l’un de ses salariés, il doit agir au plus vite.

Or, soulignent les juges, les risques pour la santé – stress notamment – d’un tel système ont été dénoncés par l’inspection du travail, les assistantes sociales, un cabinet chargé d’une expertise par l’entreprise et les médecins du travail, dans leurs rapports pour 2008, 2009 et 2010.

Toutes ces instances sont citées par le TGI pour dénoncer :

une multiplication des troubles physiques et mentaux constatés chez les salariés, troubles anxio-dépressifs, accidents cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques ;

  • une atteinte à la dignité des personnes par leur dévalorisation permanente ;
  • un sentiment d’instabilité du fait qu’il n’y a aucune possibilité de se situer ;
  • un sentiment de honte d’avoir privilégié la vente au détriment du conseil du client (la satisfaction de la clientèle ne représente que 5% de l’évaluation) ;
  • une incitation pernicieuse à passer outre la réglementation pour faire du chiffre. (...)

la Caisse d’épargne avait mis en place un observatoire des risques psychosociaux, un numéro vert, un plan d’action qualité du travail. Autant de mesures jugées « largement insuffisantes » par les juges lyonnais en ce qu’elles « ne visent pas à supprimer le risque à la source, mais à intervenir a posteriori une fois que le risque est révélé ». (...)

la banque a fait appel.

Une nouvelle décision de justice va dans le sens de la première cependant : la direction avait refusé au Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) la commande d’une enquête à un cabinet extérieur sur les « risques pour la santé physique et mentale du personnel ». La cour d’appel de Lyon a autorisé, le 9 octobre 2012, le lancement de la mission d’expertise. (...)