Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Ordre de Malte France
Ordre de Malte : 2013 : Mauvais départ pour les familles placées en rétention
Communiqué du 11.01.2013
Article mis en ligne le 13 janvier 2013

La Préfecture de Meurthe-et-Moselle semble perpétuer, dans cette région, une pratique qui avait pourtant été stigmatisée par la Cour européenne des Droits de l’Homme : celle de l’enfermement des familles

Le Gouvernement, tirant la leçon de cette décision, avait d’ailleurs, le 6 juillet dernier, encadré ces pratiques par une circulaire.

La Préfecture de Metz se limite à la lettre… et méconnait l’esprit.
Ainsi, les 8 et 9 janvier 2013, deux familles de nationalité arménienne et leur enfants mineurs, dont deux scolarisés, ont été placés au centre de rétention de Metz, un vol était prévu le lendemain de leur placement respectif.

Ajoutons que l’interpellation de l’une des deux familles s’est déroulée dans un contexte violent, entraînant l’hospitalisation de l’un de ses membres.
Pour ces deux familles, l’Ordre de Malte France a immédiatement saisi le Défenseur des droits.

Au lendemain de leur placement respectif, l’une des deux familles a refusé d’embarquer vers la Pologne avant d’être enfermée de nouveau, cette fois au centre du Mesnil-Amelot, puis assignée à résidence, tandis que l’autre a accepté de prendre son vol vers la Suède.

On peut légitimement s’interroger sur l’application particulièrement restrictive (et brutale) que les autorités font de la circulaire.

Un vol était prévu au lendemain du placement, il eût été à la fois normal – et humain - de leur éviter de passer par la case rétention pendant ces quelques heures d’attente.
La préfecture avance pour argument un prétendu risque de fuite, alors que les lieux de résidence de ces familles n’avaient pas changé et qu’elles ont pu y être interpellées.
Ces interprétations sont bien loin de l’esprit de la circulaire gouvernementale qui rappelle que le recours à la rétention doit rester l’exception et ne peut se justifier qu’en cas de fuite… Sans compter que, dans les deux cas cités, le placement en rétention de ces deux familles semblait injustifié et n’a fait qu’entraîner des souffrances inutiles et un traumatisme pour les enfants, mineurs et scolarisés arrachés avec violence à leur milieu de vie.


L’Ordre de Malte France continue de poser la question des conditions humanitaires, psychologiques et sociales de l’enfermement des familles dans les centres de rétention administrative.

Même de courte durée, le placement en rétention des familles reste particulièrement traumatisant pour les parents comme pour les enfants. Des alternatives doivent toujours être privilégiées pour préserver l’intérêt supérieur des enfants, la protection de la famille et le respect de la dignité de la personne.