Nusrat Jahan Rafi avait porté plainte à la fin de mars contre le directeur de son école. Human Rights Watch dénonce le peu d’empressement des autorités à enquêter.
L’émotion est grande au Bangladesh après la mort, mercredi 10 avril, d’une jeune fille de 19 ans, quelques jours après avoir été brûlée vive sur ordre du directeur de son école. Elle l’avait accusé de harcèlement sexuel à la fin de mars, sans que sa plainte ne soit prise au sérieux par les autorités.
Depuis l’annonce de sa mort, nombre de Bangladais ont pris la parole sur les réseaux sociaux et ont manifesté dans la rue pour dénoncer les violences sexuelles subies par les femmes du pays. Pour ramener le calme, la première ministre, Sheikh Hasina, s’est engagée à ce que toutes les personnes impliquées dans cet assassinat soient traduites en justice.
La victime, Nusrat Jahan Rafi, avait été attirée sur le toit du séminaire islamique où elle étudiait par des camarades de classe. Ses agresseurs lui avaient alors demandé de retirer sa plainte. Devant son refus, ils l’ont attachée avec un foulard, aspergée de kérosène, puis lui ont mis le feu. (...)
Souffrant de brûlures sur 80 % de son corps, elle est morte à l’hôpital le 10 avril. Mais elle a entre-temps enregistré une vidéo réitérant ses accusations contre son directeur. « Il m’a touchée », dit-elle sur la vidéo, identifiant aussi certains de ses camarades parmi les agresseurs. « Je me battrai contre ce crime jusqu’à mon dernier souffle. » (...)