Dimanche 15 avril, notre chroniqueuse était en famille sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes en réponse à l’appel des habitants. Elle a été très marquée par la violence inutile et disproportionnée des forces de l’ordre et par la similitude de l’évacuation avec le scénario et les dessins de la BD dystopique « Résilience ».
Le 24 mars dernier, me voilà collée à la vitre de ma librairie préférée et locale (Métropolis, à Bayeux), mon regard bloqué sur une bande dessinée nommée Résilience et signée Lebon et Poupelin. Je me rapproche pour observer la couverture où des « robocops » d’un futur pas si lointain bloquent le passage de citoyens blessés, dans une forêt verdoyante. Il s’agit du tome 2 : « La vallée trahie ».
Après deux semaines d’hésitation, je ne tiens plus et j’achète les deux tomes.
Si je vous précise la chronologie de cette histoire, à première vue banale, de coup de cœur littéraire, c’est que deux jours plus tard, alors que les négociations suivent leur cours entre les occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et Mme Klein, préfète de Loire Atlantique, 2.500 CRS et gendarmes mobiles déboulent dans la ZAD avec des blindés.
La colère, la tristesse ne nous ont pas quittés de la semaine, ma petite tribu familiale et moi, au fur et à mesure que les images des journalistes de Reporterre, Mediapart ou Taranis News nous parvenaient, sans oublier l’indispensable site d’information de la Zad. Les messages aussi affluaient de la part des amis vivants sur place, décrivant l’extrême violence des destructions des lieux de vies et des zones agricoles. (...)
Alors, je me suis interrogée sur l’auteur de cette bédé, Augustin Lebon, un jeune auteur-dessinateur de 28 ans. Quelles pouvaient bien être ses sources d’inspiration ? Était-il un militant écologiste doté d’une boule de cristal ? Je me suis plongée dans cette interview de lui, datant de mai 2017. On y découvre qu’il a été profondément marqué en visionnant le documentaire « Solutions locales pour un désordre global », de Coline Serreau : (...)
Les parallèles entre Résilience et NDDL ne sont pas nombreux, ils sont omniprésents. Surtout depuis dimanche dernier. (...)
Je ne sais pas, Augustin, ce que tu écriras comme suite à ton histoire. Ce dont je suis sûre, c’est que la Zad est et restera porteuse d’espoirs, d’entraide et de coopération. Elle est devenue le symbole au-delà de nos frontières, de l’autogestion et du respect de la Terre et ça, aucun blindé ne pourra le détruire. Ni aucun président.