Suite à l’officialisation du rachat de Monsanto par Bayer à 59 milliards de dollars, le géant agrochimique vient de rajouter une corde à son arc en obtenant le droit d’exploitation de Crispr-Cas9. Crispr-Cas9 est un outil d’édition génétique. En d’autres termes, cette technologie permet de modifier un gène comme on code un site web. Bienvenue en 2016.
Quelles sont les applications de ce nouvel outil génétique ?
Crispr-Cas9 ou le Crispr/Cas9 Gene-Editing System est le nouveau bébé des travaux de recherche sur la génétique. Si le géniteur de cette poule aux œufs de diamant n’a pas encore été déterminé (les éventuels créateurs sont en pleine guerre de brevets), nous savons bel et bien de quoi elle peut être capable. Son application principale étant la modification d’une partie ciblée du génome d’un organisme. Plus simple, plus rapide et moins cher que les OGM, cet outil permet en fait de modifier une séquence précise de l’ADN qui élimine, ajoute ou supprime une portion visée.
De nombreuses possibilités s’ouvrent alors, certaines plus positives que d’autres ; en effet, le but initial était de créer de nouvelles thérapies pour des maladies du sang, de la cécité ou de troubles cardiaques. En agissant de manière sélective sur un gène, les promoteurs de Crispr espèrent pouvoir traiter un jour des maladies génétiques jusqu’ici incurables qui affectent les muscles, le foie, la vue etc… ainsi que créer une nouvelle génération d’antibiotiques. Cet outil offre aussi de nouvelles perspectives dans le traitement du cancer ainsi que dans la transplantation d’organes animaux vers l’Homme en éliminant une série de gènes dangereux dans l’ADN de l’animal.
Ma foi, il aurait été fort agréable de pouvoir arrêter cet article ici, mais cela ne sera malheureusement pas possible. En effet, au-delà des dangers d’eugénisme sur l’Homme et surtout de l’impossibilité de tracer l’organisme traité, les applications de Crispr peuvent être désastreuses pour l’écologie, les agriculteurs et les paysans.
Bayer-Monsanto ou les génies de la fausse bonne volonté (...)
Bayer-Monsanto espère donc concevoir des végétaux d’un genre nouveaux d’une plus grande productivité. Les risques sont les mêmes qui sont liés aux OGM, soit la destruction de l’écosystème des terres agricoles dont l’éradication des insectes a minima et l’appauvrissement puis la mort de ces terres qui ne pourront plus être fertiles. Également, on ne peut qu’attendre une augmentation en flèche du prix des semences et une perte de compétitivité des autres acteurs que les multinationales sur le marché, soit les agriculteurs et les paysans. Pour faire court, c’est un pas de plus pour la perte de la souveraineté alimentaire des agriculteurs et des paysans ainsi que l’annonce d’une énième catastrophe écologique à moyen terme.Bayer-Monsanto espère donc concevoir des végétaux d’un genre nouveaux d’une plus grande productivité. Les risques sont les mêmes qui sont liés aux OGM, soit la destruction de l’écosystème des terres agricoles dont l’éradication des insectes a minima et l’appauvrissement puis la mort de ces terres qui ne pourront plus être fertiles. Également, on ne peut qu’attendre une augmentation en flèche du prix des semences et une perte de compétitivité des autres acteurs que les multinationales sur le marché, soit les agriculteurs et les paysans. Pour faire court, c’est un pas de plus pour la perte de la souveraineté alimentaire des agriculteurs et des paysans ainsi que l’annonce d’une énième catastrophe écologique à moyen terme.
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La seule solution possible semble être le boycott des produits (la liste ici pour Monsanto et ici pour Bayer). Si ce boycott ne peut être efficace que s’il est massif, l’information et la sensibilisation de chaque participant ne peut faire que croître la cause. Une fois de plus, les citoyens ont un pouvoir indéniable et encore de nombreuses cartes à abattre.