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ouest France
Migrants. Opération de police dans le gymnase près de Nantes qui héberge 800 exilés
Article mis en ligne le 8 octobre 2019

Depuis 6 h 30, ce mardi 8 octobre, des effectifs de police en nombre conséquents ont investi l’ex-gymnase Jeanne-Bernard, à Saint-Herblain, près de Nantes, où survivent à grand-peine des centaines d’exilés. Objectif : recenser les personnes présentes. Et placer les déboutés du droit d’asile en centre de rétention.

Cinq jours après la mort d’Omar Tahir Mohammad, ce jeune Tchadien découvert sans vie dans un abri précaire de l’ex gymnase Jeanne-Bernard, à Saint-Herblain, la police a investi les lieux. Il était 6 h 30 lorsque les forces de l’ordre ont réveillé les quelque 800 exilés qui survivent sous le toit précaire, qui appartient à la Fondation de la Providence, c’est-à-dire au Diocèse. La rumeur de cette expulsion avait couru hier lundi. Plusieurs militants associatifs ont du coup dormi eux aussi sur place.

En mars, le Diocèse avait demandé la mise à l’abri des occupants, et l’évacuation du gymnase. Et avait eu gain de cause au tribunal d’instance. Mais depuis, le préfet avait annoncé qu’il n’accorderait pas le recours à la force publique pour cette opération, refusant d’obtempérer à la décision de justice.

Face au statu quo qui depuis affecte migrants et riverains de cette nouvelle « jungle » en pays nantais, La Cimade et le Secours catholique (soutenus par la Ligue des droits de l’homme, le Mrap et Réseau éducation sans frontière), mais aussi la Ville de Saint-Herblain, avaient saisi le tribunal administratif pour obtenir du juge que l’État remplisse ses devoirs d’hébergement des exilés.

En clair, qu’il les mette à l’abri et évacue le bâtiment frappé de grave insalubrité. Et même de péril. Le Diocèse, à la même audience, formulait la même demande. Et demandait à nouveau que la décision du précédent tribunal soit mise à exécution. (...)

S’il s’est engagé sur le volet évacuation, le préfet est resté plus évasif sur les moyens d’y parvenir. Visiblement, la première phase de l’opération a été déclenchée, ce mardi matin, bien avant le lever du jour. Le recensement des personnes présentes commence à peine. Avec un risque évident, pour celles et ceux qui se sont vus définitivement refuser l’asile : le transfert vers un centre de rétention. Avec une reconduite à la frontière à la clef. À 7 h, témoigne un des occupants du camp : « On a tous été refoulés, à l’arrière du gymnase. Ça commence à se réveiller de partout. On se demande ce qui se passe. » Les policiers procèdent par petit groupe à l’identification des personnes présentes.