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Menacée par l’exode rural et l’étalement urbain, l’agriculture chinoise tente de se réinventer dans les villes
Article mis en ligne le 3 juillet 2017

La Chine ne dispose que de 10% des surfaces cultivables du globe, pour nourrir 20% de la population mondiale. Jusque dans les plus grandes villes de la nouvelle superpuissance, chaque mètre carré cultivable tend à être exploité. En réponse à des défis écologiques et sociaux considérables, des initiatives essaiment dans les métropoles : jardins en toiture, systèmes de culture verticale, éducation des plus jeunes à des pratiques agricoles durables... Jessica, expatriée dans la ville portuaire de Ningbo, est allée à la rencontre de paysans urbains qui se heurtent à la dégradation des sols et à l’étalement des villes. Ils tentent de résister.

Bien plus que les camionnettes, dans cette ville du sud de la Chine, ce sont les mobylettes et tricycles chargés de légumes dans leurs moindres recoins qui se démarquent. Ils circulent entre les champs périurbains et les dizaines de marchés traditionnels dont Ningbo foisonne. Régulièrement, ils récupèrent aussi la modeste récolte des nombreux carrés cultivés autour du centre-ville, qui parsèment les trottoirs, les rebords de maisons et les quelques hectares de terres n’ayant pas encore été engloutis par les chantiers d’immeubles.

L’agriculture garde un rôle prépondérant dans les cités chinoises, où presque chaque mètre carré cultivable se doit d’être exploité, de sorte que de grandes zones résidentielles se retrouvent striées de parcelles où poussent choux, colza, fèves, laitues et carottes.

Entre ville et campagne, une coexistence millénaire

L’urbain et le rural ont toujours été liés en Chine. (...)

La sécurité alimentaire, un enjeu essentiel pour la Chine

La tradition de maintenir les stocks de nourriture au plus près des zones urbaines, elle, s’est maintenue voire consolidée, au fur et à mesure que la population augmentait et que la quantité de terre arable par habitant diminuait. Aujourd’hui, la Chine ne dispose plus que de 10 % de la surface cultivable du globe terrestre, pour nourrir 20 % de sa population [2].

Cette tendance s’est amplifiée par la perte de fertilité graduelle des terres depuis trente ans, résultant d’un recours excessif aux fertilisants de synthèse, le surpâturage et une sévère érosion des sols suite à des épisodes majeurs de déforestation [3]. A l’heure où le pays est devenu un importateur net de céréales, la sécurité alimentaire est donc redevenue un enjeu national essentiel [4] et ses acteurs ont pris des visages multiples. (...)