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Loi Climat : les jeunes militants toujours sur le terrain malgré le stop de la préfecture
Article mis en ligne le 10 avril 2021

Des jeunes militants écologistes qui avaient entamé un dialogue sur la loi Climat avec les députés devant l’Assemblée nationale ont été verbalisés mercredi 7 avril pour « manifestation illégale ». Loin de se décourager, ils ont fait appel à leur créativité pour poursuivre leur mobilisation. Reporterre a suivi leurs pérégrinations.

« Nous n’avons jamais eu autant de dialogue avec les élus que depuis que nous avons commencé cette action », remarquait Hugo Viel, 22 ans, militant écologiste qui travaille sur la loi Climat pour le mouvement Maintenant ou jamais.

D’où leur déception face à la décision du préfet. Alors que la demande à la préfecture avait été acceptée, le préfet de police de Paris Didier Lallement a en effet levé l’autorisation en raison de la crise sanitaire. (...)

De quoi plomber la dynamique créée par les jeunes, qui doivent dire adieu au temps d’écoute qu’ils réussissaient à glaner aux députés lors de leur sortie entre deux séances. (...)

Pas découragés, les militants, dont Camille Étienne, Hugo Viel, Lou Garcia, Stacy Algrain, n’ont pas baissé les bras. Pour contourner l’interdiction, ils ont dès le lendemain, le 7 avril, décidé d’enfiler leur tenue de sport et de s’arrêter derrière l’Assemblée, à quelques pas près de la station Invalides. Plusieurs députés ont joué le jeu et les ont rejoint, allant jusqu’à faire quelques minutes de gainages pour montrer leur bonne foi. « La police nous a très rapidement encerclés, et nous avons tous été verbalisés de 135 euros pour manifestation illégale, témoigne Julie, présente ce jour-là. Nous avons déposé un référé au tribunal administratif, car il est anticonstitutionnel d’interdire une manifestation. Il y a un vrai enjeu derrière de liberté d’expression et de liberté de manifester : libertés qui nous ont été enlevées. » (...)

L’association Notre Affaire à tous est aussi venue épauler le groupe de jeunes pour déposer un référé liberté au tribunal administratif de Paris et rendre ainsi l’arrêté illégal. C’est donc fort de tout leur soutien qu’ils et elles comptent renouveler leur présence près de l’Assemblée : « Nous voulons que les députés sachent qu’on continue, chaque jour, à les regarder. La démocratie ne s’arrête pas avec des arrêtés préfectoraux », conclut avec conviction Julie. (...)

Avant de revenir près de l’Assemblée nationale, c’est en face du Sénat que se sont retrouvés, jeudi 8 avril, une vingtaine de jeunes. Sur la petite place en face du monument, les parlementaires s’étaient répartis en groupes de six — mesures sanitaires obligent — pour répondre aux interrogations des jeunes militants. « Nous savons qu’il y a une attente très forte de la part des citoyens. C’est pourquoi la pression qu’exercent ces jeunes est importante. En tant que sénateur, je considère que cela fait partie de ma mission d’entretenir ce lien. Ces échanges enrichissent mon travail parlementaire », assurait Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère et président du groupe écologiste Solidarité & Territoires.

• Complément d’info : Les débats à l’Assemblée sur la loi Climat et les décisions prises, la semaine du 29 mars et la semaine du 6 avril