Un rapport de la police anticorruption montre que Nicolas Sarkozy aurait fait financer a posteriori par le Qatar, en 2011, des prestations de communication réalisées par le publicitaire François de La Brosse pour sa campagne électorale de 2007, puis pour l’Élysée. Aucune d’entre elles n’avait été facturée.
Une nouvelle affaire judiciaire pourrait menacer Nicolas Sarkozy. Déjà condamné à deux reprises en première instance dans les affaires Bismuth et Bygmalion et mis en examen dans l’affaire des financements libyens, l’ancien chef de l’État est désormais dans le viseur de la justice pour ses liens financiers avec le Qatar. C’est la conclusion d’un rapport de police explosif, auquel Mediapart a eu accès.
Ce rapport, établi le 21 janvier 2020 par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) de la police judiciaire, pointe des faits susceptibles de « revêtir une qualification pénale », en particulier un possible financement illégal de la campagne présidentielle 2007 du candidat Sarkozy. Lequel est soupçonné d’avoir fait payer par le Qatar, quatre ans après son élection, des prestations de communication qu’il n’avait pas déclarées dans son compte de campagne. (...)
Ces faits ont été découverts dans le cadre de l’information judiciaire pour « corruption » sur l’attribution du Mondial 2022 de football au Qatar, menée par le juge d’instruction Marc Sommerer.
L’enquête porte en particulier sur le fameux déjeuner de l’Élysée du 27 novembre 2010, organisé juste avant le vote de la Fédération internationale de football (Fifa) qui a désigné l’émirat comme pays hôte.
Les agapes avaient réuni le président Sarkozy, son bras droit à l’Élysée Claude Guéant, le prince héritier (et actuel émir) du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, le premier ministre de l’émirat Hamad ben Jassem al-Thani, et le vice-président de la Fifa Michel Platini. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir convaincu à cette occasion Michel Platini de voter pour le Qatar, en échange de plusieurs contreparties accordées par l’émirat, dont le rachat du PSG (...)
Au moins 600 000 euros ont été versés par le Qatar. (...)