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La vie des idées
Les effets incertains de la terreur
Article mis en ligne le 8 juin 2017
dernière modification le 3 juin 2017

Les attentats changeraient le comportement économique des individus en agissant sur la peur et l’aversion au risque. Ses effets, toutefois, restent difficiles à cerner et à mesurer dans la pratique. Une étude inédite sur le cas des attentats de Boston permet de progresser ici dans cette voie.

(...) Il peut sembler évident que les attentats provoquent chez les acteurs économiques un changement d’attitude face au risque. Ce changement pourrait à son tour affecter les choix d’investissements des entreprises, la consommation des ménages, les heures travaillées, et même la santé et le bien-être individuel (pour ne citer, par exemple, que les travaux de Bruno Frey, Simon Luechinger et Alois Stutzer, 2007). La majorité des travaux de recherche qui ont cherché à estimer de tels effets se sont jusqu’à présent concentrés sur les pays ou régions particulièrement et durablement exposés aux actes terroristes tels qu’Israël ou le Pays basque. Alberto Abadie et Xavier Gardeazabal (2003) ont par exemple mis en évidence les effets négatifs des attentats de l’ETA au Pays basque espagnol sur l’activité économique locale et l’entreprenariat du Pays basque espagnol. Les auteurs ont montré que les attentats de l’ETA ont diminué le Produit Intérieur Brut basque à la fin des années 1960 d’environ 10 points de pourcentage par rapport aux autres régions espagnoles [1]. Les entrepreneurs basques, particulièrement touchés par les extorsions et les kidnappings, ont peu à peu quitté la région. Gary Becker et Yona Rubinstein (2011) ont, eux, analysé les conséquences des attentats de l’Intifada [2] en Israël sur le comportement des consommateurs, en distinguant les consommateurs réguliers (ou « habitués ») et les consommateurs occasionnels. En s’appuyant sur des données empiriques, les auteurs montrent que les consommateurs occasionnels auraient réduit leur achat de tickets de bus et leur consommation dans les cafés. En revanche, l’Intifada n’aurait pas eu de conséquence détectable sur le comportement d’achat des consommateurs réguliers.(...)