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Le cheval de Przewalski, une espèce rare qui colonise la zone d’exclusion de Tchernobyl
Article mis en ligne le 26 avril 2021

Dernier cheval sauvage au monde, cet animal, plus petit que ses congénères domestiqués avait complètement disparu de son habitat naturel en Asie au milieu du XXe siècle. En 1998, une trentaine d’individus ont été relâchés à Tchernobyl dans le cadre d’une expérience scientifique.

(...) Théâtre d’un terrible accident nucléaire à l’époque soviétique dont on marquera les 35 ans lundi, la région entourant la centrale a été évacuée. Villes, champs et forêts ont été abandonnés. Au total, plus de 2.200 km2 dans le nord de l’Ukraine et 2.600 km2 dans le sud du Bélarus sont de facto des régions impropres à la vie humaine. Avec le temps, la nature a donc reconquis le terrain : les routes se rétrécissent, dévorées par les herbes folles, des maisons disparaissent dans les zones boisées.

Dans la ville de Pripiat, voisine de la centrale, les arbres poussent sur et au travers des immeubles de béton gris, décorés de glorieuses fresques et emblèmes soviétiques décrépits.

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Surtout, des animaux sauvages prolifèrent, notamment des espèces rares, comme si la radioactivité était moins dangereuse pour leur survie que la présence des humains. On y récence lynx, élans, pygargues à queue blanche, parfois même des ours... Mais le cheval Przewalski est incontestablement le plus exotique. (...)

Victime de la chasse et de la réduction de son territoire, il avait complètement disparu de son habitat naturel en Asie au milieu du XXe siècle. (...)

A ce jour, les biologistes dénombrent environ 150 têtes dans la partie ukrainienne de la zone et une soixantaine au Bélarus. Soit 8% de la population mondiale, un millier de bêtes ayant aussi été réintroduits en Mongolie, en Chine et en Russie. (...)

Pour les scientifiques, le succès de ce cheval est une source d’inspiration permettant de voir dans la catastrophe de Tchernobyl autre chose qu’une tragédie provoquée par l’homme. (...)

"Paradoxalement, (la région) est une fenêtre d’opportunité unique pour la préservation de la biodiversité", dit M. Vychnevsky, le responsable de la réserve naturelle.

Comme les chevaux prospèrent sans la moindre interférence humaine et malgré la pollution radioactive, l’expérience pourrait a priori être étendue à d’autres espèces menacées. (...)

"On va pouvoir recréer le paysage qui existait avant le début de l’exploitation intense de cette région par l’homme" il y a 200 ou 300 ans, dit-il rêveur. D’autant que selon les autorités, les humains ne pourront pas y vivre en sécurité avant 24.000 ans