L’association de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France Airparif a annoncé un pic de pollution à l’ozone qui devrait durer jusqu’à jeudi 25 juillet au moins. Comment naît un pic d’ozone ? Quelle est la dangerosité de ce gaz ? Comment faire pour s’en prémunir ? Reporterre s’est entretenu avec un spécialiste.
Patrick Garnousi — L’ozone troposphérique [situé dans les basses couches de l’atmosphère] est un polluant estival à grande échelle. Il s’agit de la transformation de l’oxyde d’azote, produit par les activités humaines comme le trafic urbain ou les industries. Cette production a souvent lieu tôt le matin, quand les habitants des villes partent travailler. Au cours de la journée, avec l’augmentation des températures et de l’ensoleillement, l’oxyde d’azote accomplit ce qu’on appelle une transformation photochimique et devient de l’ozone. Les COV (composés organiques volatiles) comme les solvants des peintures ou les émissions des deux roues sont des catalyseurs de cette réaction chimique, ils l’accélèrent et la facilitent. S’il fait très chaud et très beau pendant plusieurs jours et que, en plus de cela, il y a peu de vent, comme en ce moment, l’ozone s’accumule dans l’atmosphère et on atteint des niveaux inquiétants : cela donne un pic.
Y a-t-il une augmentation des pics d’ozone au fil des années ?
Notre bilan pour l’année 2017 montre qu’il y a eu une augmentation nette des niveaux moyens annuels d’ozone dans l’agglomération parisienne : + 90 % entre 1995 et 2017. (...)
Peut-on aussi faire un lien avec le changement climatique ?
Le lien avec les pics d’ozone n’en encore jamais été prouvé. Je suis prévisionniste, je n’ai donc pas les compétences pour affirmer ou infirmer cela.
Quels sont les effets de ces pics sur la santé ?
C’est un gaz irritant qui peut provoquer une gêne quand il circule dans les poumons. A forte concentration, il peut donc déclencher des problèmes respiratoires, voire une diminution des fonctions pulmonaires. D’ailleurs, il est particulièrement dangereux pour les publics sensibles comme les personnes asthmatiques, âgées ou les enfants.(...)
Aujourd’hui en Île-de-France, que peut-on faire pour s’en protéger ?
On recommande surtout aux habitants d’éviter les efforts physiques au plus fort du pic, c’est-à-dire de 15 h à 19 h. L’idée est de limiter au maximum son exposition. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut rester confiné chez soi bien sûr. Il est très important de continuer à aérer sa maison car les polluants s’accumulent plus à l’intérieur, dans un espace clos, qu’à l’extérieur.