
Le nom du nouveau directeur général du FMI sera connu avant le 30 juin. Quel que soit le choix définitif qui sera fait par l’institution pour remplacer Dominique Strauss-Kahn (Mme Christine Lagarde semble être favorite), rien ne sera décidé sans l’accord des européens et des étasuniens qui restent les véritables maîtres à bord.
Le nouveau directeur général n’aura, comme ses prédécesseurs, aucune autonomie et sera l’exécutant fidèle des décisions prises par la communauté financière internationale.
les Etats-Unis, avec 16,8% des droits de vote, restent le seul pays à disposer d’un droit de véto (la plupart des décisions importantes se prennent à la majorité des 85 % des votes, ce qui suppose automatiquement le soutien américain). Les pays développés (G7 plus l’Union européenne) ont à eux seuls 55,3 % des votes, suivis par la Chine (6%), l’Inde (2,6%), la Russie (2,58%), le Brésil (2,2%), l’Arabie saoudite (2%), le Mexique ( 1,79%). Avec ces mécanismes formels (votes pondérés) ou informels (règle du consensus), les grandes puissances occidentales conservent le contrôle absolu du système financier international, malgré les protestations de la Chine, de la Russie, du Brésil et d’autres et de leur poids grandissant dans l’économie mondiale. Ce sont les payeurs qui commandent.(...)
Le nouveau directeur général n’aura, comme ses prédécesseurs, aucune autonomie et sera l’exécutant fidèle des décisions prises par la communauté financière, le Conseil des gouverneurs (ministres des finances des pays membres) et les 24 administrateurs. Alors que le monde est secoué par d’interminables crises et du fait que les règles sont ce qu’elles sont, il est impensable que le nouveau directeur général puisse agir à son gré contre le dollar, critiquer la politique économique et financière des Etats-Unis ou ne pas voler au secours de l’euro. Il ne faut pas oublier que le directeur général est un fonctionnaire au service de l’institution.(...)
Il doit surtout être un bon communiquant pour « vendre » au monde entier l’image d’un FMI irremplaçable, ouvert aux réalités du monde. DSK assuma cette mission à la perfection.
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Après les ravages qu’il a commis dans de nombreux pays en développement avec ses plans d’ajustement structurels, le FMI impose aux européens des mesures drastiques destinées à anéantir ce qui reste de la protection sociale, accélérer les privatisations, détruire les systèmes de retraites et « flexibiliser » le marché du travail en retirant aux travailleurs les dernières conquêtes syndicales de l’après-guerre.
Il est peu probable que le prochain chef du FMI ait le mandat, la capacité et la volonté d’écouter les cris de millions « d’indignés » qui osent remettre en question la pensée unique dominante et qui pensent qu’un autre monde est possible.(...)
Comme disait un humoriste français de l’après-guerre : « l’immobilisme est en marche et rien ne saurait l’arrêter ». Jusqu’à nouvel ordre…(...) Wikio