L’été 2021 est marqué par de terribles catastrophes naturelles. A l’heure où paraît un rapport alarmant du GIEC, la Grèce et l’Algérie sont en proie aux incendies. Le Secours populaire, en lien avec ses partenaires du Réseau Euro-Méditerranéen de la Solidarité, travaille à la mise en œuvre d’actions pour soutenir les sinistrés. Et, afin de donner les moyens d’agir à ses partenaires locaux, appelle aux dons financiers.
Le 9 août dernier, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiait la première partie de son sixième rapport général sur l’état du climat. Tandis que dans trois mois à peine, la COP26 se tiendra en Ecosse, son président, Alok Sharma, dans une interview au journal hebdomadaire britannique The Observer, qualifie le rapport onusien d’« avertissement le plus sévère ». Son contenu s’est en effet révélé sans appel : les dérèglements climatiques ne sont plus une menace pour la planète - ils sont d’ores et déjà à l’œuvre. Hausse du niveau des océans, réchauffement des températures et incendies dûs aux situations caniculaires, raréfaction de l’eau et désertifications, phénomènes météorologiques extrêmes : la planète souffre. Si les Hommes sont les premiers responsables de ces changements climatiques sans précédent depuis des millénaires (et le rapport du GIEC est très clair sur ce point également), ils en sont aussi les victimes. Et ce sont les populations les plus fragiles qui sont frappées le plus durement, comme c’est toujours le cas en période de crise.
La Grèce et l’Algérie en proie au feu
Depuis plusieurs semaines, telles d’implacables répliques vérifiant les propos du GIEC, les inondations et les incendies ravagent la planète. Le Secours populaire, toujours présent dans ces situations d’urgence afin de venir en aide aux sinistrés, est donc particulièrement mobilisé. (...)
Solidarité populaire de Grèce (SPG) entreprend actuellement de nombreuses démarches pour répondre aux besoins matériels immédiats des sinistrés. Cette association, partenaire du SPF depuis 2003, développe une solidarité tant matérielle (distributions de matériel scolaire, jouets, vivres, produits d’hygiène) que morale (soutien psychologique, accès aux vacances, organisation de sorties culturelles). « Nos efforts se dirigent vers les plus démunis, c’est-à-dire les Grecs qui vivent dans les quartiers populaires et les réfugiés qui vivent dans les camps. Et toujours, les premières victimes de la pauvreté, ce sont les enfants », témoigne Haik Apamian, président de SPG. Aussi, l’association travaille, en même temps que se met en place la solidarité matérielle en direction de celles et ceux qui ont tout perdu dans les incendies, à une journée à la mer avec jeux et pique-nique pour quelques centaines d’enfants et familles sinistrées. Pour soutenir l’ensemble des actions de son partenaire grec, le SPF a débloqué un premier fonds d’urgence de 30 000 €.
La reconstruction des âmes
Ce sont deux courses contre la montre qui s’opèrent en un même temps : celle des pompiers qui, autour d’Athènes, sur l’île d’Eubée et dans la péninsule du Péloponnèse, luttent contre la progression du feu et celle des organisations humanitaires qui déploient leurs équipes pour venir en aide aux populations dans l’urgence mais aussi, bien sûr, pour les accompagner dans l’ « après-catastrophe » : la phase de reconstruction. SPG, en l’occurrence, s’attache à la reconstruction des âmes ; offrir des moments de bonheur, des parenthèses dans un quotidien bouleversé par le désastre. Tandis qu’après douze jours d’incendies extrêmes, le feu tend enfin à être maîtrisé en Grèce, le travail de SPG, avec le soutien du Secours populaire, va pouvoir quant à lui commencer.
En Algérie, dans les régions montagneuses de Kabylie et au premier chef dans les parages de Tizi-Ouzou, les incendies qui font rage depuis le 9 août sont encore loin d’être maîtrisés et s’étendent dans une grande partie nord du pays. Ils dévorent le maquis jusqu’aux portes des villages. Le bilan humain, déjà très lourd (plus de 70 morts), s’aggrave d’heure en heure. Le Secours populaire, face à cette situation dramatique, lance un grand appel à la solidarité pour venir en aide matériellement aux personnes sinistrées et appuyer l’immense élan populaire d’entraide qui s’organise en Algérie. Pour construire ses programmes d’aide, il travaille en lien avec ses partenaires du Réseau Euro-Méditerranéen de la Solidarité (REMEDES). Ce réseau, regroupant une vingtaine d’associations des deux rives de la Méditerranée, a notamment pour but de leur permettre d’être plus réactives dans les situations d’urgence. On y retrouve Solidarité Populaire de Grèce, ainsi que la libanaise DPNA, la palestinienne PMRS ou encore le Secours populaire Wallonie-Bruxelles, qui était à l’œuvre lors des inondations de juillet.
Pratiquer la solidarité, c’est construire le monde de demain (...)
Car bâtir une société qui promeut les droits humains et lutte contre la pauvreté, c’est contribuer à une planète plus saine et à un développement durable. Aussi, soyons assurés que si l’action du Secours populaire agit sur les conséquences des catastrophes et des injustices qui meurtrissent les Hommes, elle contribue aussi, et dès à présent, à construire le monde de demain.