
(...) Le gouvernement français appelle aujourd’hui à la fin des violences, ainsi qu’à la publication des résultats bureau par bureau, adoptant une posture de soutien à la démocratie. Survie rappelle que la France n’a pourtant fait que soutenir, depuis 50 ans et jusqu’à aujourd’hui, le régime du clan Bongo. (...)
Ce soutien s’exerce notamment via la coopération militaire et sécuritaire auprès de l’armée et la police gabonaise, celles-là même qui tuent actuellement les civils gabonais. En 2014, le gouvernement français se vantait d’avoir formé prêt de 4000 militaires gabonais, qui utilisent notamment du matériel français.
Encore aujourd’hui, de nombreux coopérants français sont présents au sein des forces de sécurité gabonaises, notamment auprès de la garde présidentielle, clé de voute du système sécuritaire du clan au pouvoir. (...)
d’après certains témoignages, l’armée gabonaise utiliserait des armes françaises, notamment des fusils d’assauts de type Famas, pour tirer actuellement sur les civils gabonais.
Comme le soulignait Survie dans son rapport « Elections en françafrique », publié en avril 2016, ce soutien français s’est maintenu alors même que de nombreux éléments indiquaient une reprise en main sécuritaire du régime depuis plusieurs années (recrutements dans la police et l’armée, sur une base « ethnique », achat d’armes, etc.), qui s’est accentuée à l’approche du scrutin présidentiel.
Survie ces dernières semaines a par ailleurs plusieurs fois interpellé le gouvernement sur l’augmentation de la répression des militants d’opposition par le régime, ainsi que sur de nombreux cas d’arrestations arbitraire |2|, et prévenu contre le risque qu’Ali Bongo tenterait de nouveau un passage en force pour cette nouvelle élection. La France n’a jamais condamné ces répressions, ni suspendu sa coopération militaire et sécuritaire comme nous l’avions demandé à de nombreuses reprises. (...)