
Le 7 novembre 2011, un petit groupe de manifestants appartenant au mouvement Occupy Reykjavik, investit pacifiquement le hall d’une des succursales de la banque Landbanski de Reykjavik.
Cette action symbolique dans les locaux de la célèbre institution à l’origine de l’effondrement de l’économie islandaise – en octobre 2008 – est lourde de signification. Malgré le rebond économique que connait aujourd’hui l’Islande il est important de ne pas oublier ce qui s’est passé car l’amnésie qui nous gagne peu à peu, sert les intérêts de ceux qui ont commis ces faits extrêmement graves, délits financiers qui pour la plupart resteront impunis. Et lorsqu’il y a impunité cela signifie que la porte est ouverte à de nouvelles idées, de nouvelles stratégies échafaudées de main de maître par les esprits si féconds de ceux qui gouvernent l’argent, avec la grande complicité de ceux qui gouvernent les hommes.
Le peuple islandais a souffert de la crise et il n’a pas l’intention de voir cette soudaine autant qu’étrange renaissance économique conclure ce drame social par une sorte de « happy end » improbable. (...)
voici les 3 thèmes récurrents énoncés dans les propositions du peuple islandais :
• Transparence des comptes, information auprès du public : nul besoin d’être marxiste ou léniniste pour prendre ce genre de décision. Le peuple islandais savait ce qu’il voulait en matière de finance.
• Respect de l’environnement, inaliénation du territoire et des ressources de pêche : nul besoin d’être écologiste ou pour décider qu’un pays n’est pas à vendre au plus offrant pour qu’il en fasse n’importe quoi.
• Séparation des pouvoirs, amélioration de la démocratie directe : nul besoin d’être anarchiste ou utopiste pour exiger une plus grande participation du peuple sur les sujets importants.
Le 18 juillet 2011, l’assemblée dévoila le premier jet du nouveau texte constitutionnel après plus de trois mois de travail. Sans grande surprise cette nouvelle constitution propose tout de même des nouveautés qui préfigurent la démocratie du 21e siècle en mettant l’accent sur les points importants cités plus haut.
Le second référendum sur la dette Icesave
Il reste une épine dans le pied du peuple islandais : la dette de 7 milliards d’euros concédée par la nationalisation de la banque Icesave. (...)
L’Islande nous offre ici un exemple admirable d’intelligence collective, de reprise du pouvoir par le peuple et de la mise à mal des politiques de renflouements du système bancaire après la grave crise des subprimes, crise provoquée par ce même système bancaire. Comment ne pas nous inspirer de ce qu’ont réalisé les islandais et surtout comment le mettre en oeuvre dans nos pays en proie aux mêmes agissements destructeurs ?