
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. »
Gandhi
Ce qui se passe depuis quelques mois en Europe préfigure une accélération de l’anomie. Ce lent délitement pluridimensionnel est lié à plusieurs causes à la fois, d’autres économiques et financières mais aussi d’ordre éthique. Pendant très longtemps, l’Europe - devenue vieille si l’on croit Donald Rumsfeld - s’est intronisée comme étant la patrie des Lumières, des Droits de l’homme et a dicté la norme. Certains historiens situent le début de la fin, après la Première Guerre mondiale, c’est le cas d’Oswald Spengler qui s’est fait connaitre en France grâce aux traductions du philosphe professeur Mohand Tazerouti. Par la suite, on situa le déclin après la Seconde Guerre mondiale.
Cette Europe, qui n’en finit pas de mourir, est, il faut le souligner, orpheline des derniers bâtisseurs qui avaient une vision à la fois pour l’Europe et pour les rapports mondiaux....
....Depuis pratiquement la chute du mur de Berlin, sous la poussée des extrémismes, l’Europe s’est barricadée, s’est tournée vers son prolongement spirituel symbolisé par la Grèce, et tous les pays anciennement soviétiques mais chrétiens. Un pays comme la France qui avait véritablement une politique qui pouvait, le cas échéant, s’opposer à celle des Etats-Unis - il n’est que de se souvenir du fameux discours de De Villepin aux Nations unies, pour s’opposer à l’aventure américaine en Irak- est en train de perdre ses dernières défenses immunitaires ...
...dans son essai : « Une brève histoire de l’avenir », paru en 2006, Attali avait mis en garde « ...ce n’est pas l’Afrique de demain qui ressemblera un jour à l’Occident d’aujourd’hui, mais l’Occident tout entier qui pourrait demain faire songer à l’Afrique d’aujourd’hui ». Attali ne nous dit pas ce que sera l’Afrique à cette échéance....