
Au moment où la tentative de coup d’état de Yevgueny Prigojine et l’élimination brutale qui s’ensuivit du même Prigojine et des autres dirigeants de l’armée privée Wagner donnent lieu à une avalanche de commentaires extravagants plus ou moins complotistes, rien de mieux que s’en tenir aux faits et aux évidences qui d’ailleurs abondent dans cette guerre russo-ukrainienne. Alors, pour mieux s’orienter dans ce labyrinthe cauchemardesque, rappelons quelques unes de ces vérités qui crèvent les yeux…
1. Tout d’abord, si on parle aujourd’hui des conséquences cataclysmiques de cette guerre qui dure maintenant depuis 18 mois, on le doit au Président Ukrainien Volodymir Zelensky. Pourquoi ? Mais, parce que c’est lui qui a pris de court tout le monde, les stratèges du Kremlin mais aussi les alliés occidentaux, États-Unis en tête, quand au lendemain de l’invasion de son pays par l’armée russe, il a choisi de rester au pays et se battre jusqu’au bout, refusant la proposition du président Biden de l’exfiltrer de l’Ukraine avec sa phrase désormais historique « La bataille sera menée ici, en Ukraine. J’ai besoin d’armes, pas d’un taxi » ! D’ailleurs, la suite des événements a prouvé que le choix de Zelensky de résister était pleinement partagé par l’immense majorité de ses compatriotes, citoyens russophones inclus. (...)
2. Cependant, « aider l’Ukraine à se défendre » n’a jamais signifié pour les occidentaux… aider l’Ukraine à battre la Russie. Comme on l’écrivait déjà en février passée, « prêchant -d’une façon ou d’une autre – la nécessité de « ne pas humilier Poutine », la plupart de ces propositions de paix sont conditionnées par le besoin des grandes puissances occidentales de ne pas couper les ponts avec la Russie, son marché et ses matières premières. (...)
3. Ce n’est pas donc un hasard que déjà en juin 2022, nous constations que « les « bizarreries » de cette guerre n’ont pas de fin. Par exemple, comment expliquer le fait – sans précédent dans l’histoire mondiale- que les deux pays en guerre n’ont pas les mêmes droits et ne se battent donc pas à armes égales ? (...)
4. La raison principale qui explique le refus constant des occidentaux, et surtout des États-Unis, de donner à l’Ukraine tout ce qu’elle aurait besoin pour gagner cette guerre, est que les dirigeants américains ont comme priorité absolue de tout faire pour affronter leur principale, sinon unique, concurrent et adversaire, c’est à dire la Chine ! C’est d’ailleurs pourquoi les États-Unis ont toujours voulu non seulement ne pas ouvrir un second front contre la Russie, mais aussi clore au plus vite le chapitre de la guerre russo-ukrainienne, forçant si besoin Kiev à abandonner p.ex. la Crimée en échange d’une paix même fragile. C’est-à dire faire l’exact opposé de ce que prétendent tous ceux qui attribuent aux dirigeants américains l’intention de faire durer indéfiniment la guerre en Ukraine…
5. C’est uniquement sa guerre contre l’Ukraine, et non pas les intrigues et autres « complots » des occidentaux, qui déstabilise le pouvoir jusqu’alors plutôt stable du président Poutine. (...)
6. Évidemment, le manque de motivation des uns (des Russes) et le surplus de motivation des autres (des Ukrainiens) expliquent en partie l’échec de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Toutefois, cet échec restera un mystère tant qu’on ne tiendra pas compte des tares traditionnelles de l’armée de cette Russie si longtemps présentée comme « la deuxième puissance militaire du monde après les États-Unis ». En effet, fonctionnant selon le modèle soviétique de l’ère stalinienne, c’est à dire très centralisée, n’encourageant pas l’esprit d’initiative de ses officiers, manquant de sous-officiers, traitant ses conscrits de façon bestiale et agissant selon des plans préconçus appliqués à la lettre, l’armée russe est minée de l’intérieur par une corruption diffuse à tous les échelons, et surtout par l’obéissance aveugle que ses militaires sont tenus de montrer envers leurs supérieurs. Les conséquences en sont désastreuses (...)
7. Cependant, ces échecs retentissants de l’armée russe ne doivent pas nous induire à croire que la fin de cette guerre est proche, et cela d’autant plus que cette armée russe s’est depuis ressaisie, et profitant du manque des moyens des Ukrainiens qui n’ont pas pu transformer l’essai de leurs victoires de l’automne passé, elle a consolidé partout ses défenses. (...)
le président/dictateur Poutine qui a voulu et qui a déclenché cette agression armée caractérisée, a eu le mérite d’expliquer publiquement à plusieurs reprises en détail et très clairement l’objectif de sa guerre : effacer une fois pour toutes du visage de la terre l’État Ukrainien et tout ce qui rappelle l’Ukraine car, selon lui, ni la nation ukrainienne ni les Ukrainiens n’ont jamais existé ! [4].
8. La réponse, notre réponse doit être claire et catégorique : tout faire pour soutenir les Ukrainiens face aux pressions et aux chantages des « amis » occidentaux qui ne cherchent qu’à défendre leurs propres intérêts impérialistes. Et surtout, tout faire pour que les Ukrainiens puissent vaincre cet ennemi grand-russe décidé à les exterminer ! Ce qui se traduit par armer les Ukrainiens de façon adéquate pour qu’ils puissent au moins se battre à armes égales ! Car tout sera décidé sur le champ de bataille. Tout le reste n’est que bavardage indécent, hypocrite et de mauvaise foi